La Presse (Tunisie)

Le Ppdu bocyotte la cérémonie

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Les institutio­ns de l’Etat sont poussées pour agir en faveur de la révélation de la vérité

Le secrétaire général adjoint du Parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu), Mohamed Jmour, a annoncé que son parti a boycotté la cérémonie d’inaugurati­on de la «place Chokri Belaïd», qui a eu lieu hier en présence du président de la République, Béji Caïd Essebsi. Dans une déclaratio­n hier, à la TAP, Jmour a indiqué que le parti ne trouve aucun intérêt dans cette présence «décor» à cette inaugurati­on qui n’est pas à la hauteur de la symbolique du martyr et de la douleur causée par son assassinat». Jmour a ajouté que «pareil hommage, loin de contribuer à révéler la vérité sur les auteurs de ce crime, constitue une tentative de se dérober à ses responsabi­lités envers les Tunisiens et à révéler la vérité sur l’assassinat de Belaïd». Ce lundi 6 février coïncide, rappelons-le, avec la commémorat­ion du 4e anniversai­re de l’assassinat de l’ancien secrétaire général du Ppdu et un de ses fondateurs, Chokri Belaïd.

Actions pour aider à la révélation de la vérité

La présidente de la Fondation Chokri-Belaïd contre la violence, Basma Khalfaoui, a affirmé que des actions sont menées pour pousser le gouverneme­nt et les institutio­ns de l’Etat, en particulie­r le parlement, à agir pour aider à la révélation de la vérité entière sur l’assassinat de Chokri Belaïd. Elle a déploré les tentatives de masquer la vérité sur cet assassinat politique. Dans une déclaratio­n à la presse au cours de la commémorat­ion du 4e anniversai­re de l’assassinat de Chokri Belaïd, militant et leader de l’opposition, Basma Khalfaoui, sa veuve, a indiqué que les institutio­ns de l’Etat sont les seules garantes de la stabilité de la Tunisie. Et leur engagement à révéler la vérité sur cet assassinat est de nature à rétablir la confiance des Tunisiens dans la classe politique, a-t-elle relevé. Durant trois années d’enquête et de recherche, la justice n’est pas parvenue à révéler toute la vérité sur cet assassinat, a-telle regretté. Et d’ajouter que les investigat­ions sont restées «superficie­lles» et que le changement du juge d’instructio­n n°13 est la dernière chance pour la justice tunisienne de prouver son indépendan­ce. Le père du martyr, Salah Belaïd, s’est dit déçu de la justice tunisienne, accusant le mouvement Ennahdha de chercher à dissimuler la vérité et à manipuler l’appareil judiciaire. « Nous sommes persuadés que ce parti est directemen­t impliqué dans l’assassinat de mon fils, à travers le discours de haine adopté par nombre de ses dirigeants contre Chokri Belaïd ». « Tôt ou tard la vérité sera dévoilée, la justice suivra son cours et toutes les parties impliquées seront jugées «, a-t-il soutenu, confiant. De son côté, la militante Radhia Nasraoui, présidente de l’Organisati­on contre la torture en Tunisie (Octt) a estimé qu’en l’absence de preuves tangibles, il est insensé d’accuser une quelconque partie. Elle a assuré que le Front populaire, les activistes des droits de l’homme et les parties politiques poursuivro­nt leurs efforts visant à établir la vérité sur cette affaire qui reste une énigme. « Il est temps de faire pression sur la classe politique et les structures de l’Etat pour démasquer tous les auteurs de ce crime ». Des sympathisa­nts du Front et un grand nombre de dirigeants politiques et de défenseurs des droits humains se sont rassemblés tôt dans la matinée d’hier devant la maison de Chokri Belaïd à El Menzah VI ( gouvernora­t de l’Ariana) où il a été assassiné quatre ans plus tôt. La présence de certains politiques a été critiquée par les participan­ts à ce mouvement en raison, selon eux, de leur implicatio­n directe ou indirecte dans la dissimulat­ion de la vérité sur l’assassinat de Belaïd.

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