Plan triennal ou plan quinquennal de développement ?
Un militant du RCD, s’emportant dans une envolée lyrique, lançait lors d’une réunion-débat, à l’époque «le plan quinquennal, «nous le réaliserons en cinq ans ou en dix ans». L’anecdote, authentique, dénotant toute la spontanéité et la naïveté, revient à l’esprit à l’évocation du plan de développement actuel 2016-2020.
Allons-nous le réaliser en trois ans ou en deux ans ? Ce plan, dont l’élaboration remonte aux gouvernements précédents et dont Habib Essid avait parlé à plusieurs reprises, semble encore traîner dans les tiroirs. C’est à peine si notre honorable Assemblée des représentants du peuple daigne entamer son examen, c’est-à-dire en en soumettant les divers volets aux commissions concernées avec débats, auditions des ministres concernés, avant de le soumettre à une séance plénière de l’ARP, avec de nouveaux débats et, éventuellement, de nouvelles remises en question pour des considérations régionalistes et électoralistes…
Dans le meilleur des cas, et comme l’a annoncé un membre du gouvernement, le plan sera — enfin — adopté au mois de mars prochain.
Si cette échéance est respectée, il faudra attendre la mise en place du cadre juridique et des textes y afférents pour son exécution, la répartition des budgets et le démarrage des démarches et procédures administratives. Et c’est le plus important.
L’exécution effective démarrera-t-elle dans quatre ou cinq mois dans le meilleur des cas ? Les rouages de l’administration sont-ils connus pour leur célérité, leur rapidité et leur capacité à engager la concrétisation de ce fameux plan ? D’autant que quelques-uns des mégaprojets prévus ont été soumis à des bailleurs de fonds lors de la conférence internationale des 29-30 novembre dernier sur l’investissement et que ces derniers attendent encore l’aval pour les prendre en charge.
La question lancinante est : pourquoi l’ARP a-t-elle mis tant de temps à examiner un plan si urgent, censé relancer la dynamique économique dans le pays et le sortir de l’ornière dans laquelle il s’est englué depuis plus de six ans ? D’autant que, aujourd’hui encore, des dizaines, voire des centaines de projets dans les régions sont encore bloqués pour diverses raisons, alors que les crédits qui leur ont été affectés sommeillent encore ?