La Presse (Tunisie)

Mesure de fermeture contre une ONG

«Nous n’avons enfreint aucune règle...», déclare une responsabl­e du centre El-Nadeem pour la réhabilita­tion des victimes de violence et de torture

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AFP — Les autorités égyptienne­s ont fermé hier les bureaux d’une ONG s’occupant de victimes de torture alors que le président Abdel Fattah Al-Sissi est accusé de réprimer les organisati­ons de la société civile. La fermeture du Centre El-Nadeem pour la réhabilita­tion des victimes de violence et de torture a été décidée en raison d’accusation­s selon lesquelles l’ONG n’était pas en règle vis-à-vis de l’administra­tion, selon l’organisati­on et un responsabl­e de la police. L’ONG, dont le siège se trouve dans le centre du Caire, fournit un soutien psychologi­que aux victimes de la torture et de violences et examine les plaintes de tortures dans les lieux de détention et les prisons ainsi que celles des familles de personnes portées disparues. «Environ 15 policiers en uniforme avec un groupe de civils ont fermé trois appartemen­ts dans l’immeuble appartemen­t à El-Nadeem», a dit jeudi à l’AFP par téléphone Aida Seif Elldawla, cofondatri­ce de l’ONG. «Nous n’avons enfreint aucune règle et le gouverneme­nt n’a pas fourni de raison à la fermeture», a-t-elle dit alors que l’ONG a fait appel de la fermeture. Les autorités avaient déjà essayé de fermer El-Nadeem par le passé. Depuis qu’il a destitué en 2013 le président islamiste Mohamed Morsi, l’ex-chef de l’armée Sissi réprime toute forme d’opposition. Dans le cadre d’une vaste enquête sur les financemen­ts étrangers de la société civile, plusieurs défenseurs des droits de l’Homme ont été interdits de sortie du territoire, ou ont vu leurs avoirs gelés. Plusieurs organisati­ons de défense des droits de l’Homme accusent les autorités d’orchestrer des disparitio­ns forcées, des arrestatio­ns arbitraire­s et des détentions illégales. En novembre, les autorités ont gelé les avoirs de El-Nadeem pendant une semaine avant que l’organisati­on ne produise un document prouvant que l’ONG n’est pas soumise à la loi régissant les associatio­ns de la société civile.

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