Energies renouvelables et réchauffement
Selon une étude menée par des climatologues, le seul développement des énergies renouvelables ne suffira pas à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C.
Le solaire, l’éolien ou les voitures électriques ne suffiront pas à garder le réchauffement sous +2 °C, la limite que s’est fixée le monde à Paris fin 2015, faute de progrès dans les technologies de capture des gaz à effet de serre, estiment les chercheurs. À ce stade, «ces technologies n’empêchent pas vraiment la croissance des énergies fossiles ou des modes de transport conventionnels» , constate Glen Peters, du Centre de recherche sur le climat d’Oslo (Cicero). Le réchauffement est largement dû à la combustion du gaz, du charbon et du pétrole qui fait tourner l’économie mondiale depuis la Révolution industrielle. De ce fait, le monde a déjà gagné 1 °C lourd de conséquences (sécheresses, tempêtes, etc.). L’accord de Paris a fixé un objectif collectif, mais pas d’outils pour suivre l’action des pays. Les chercheurs ont donc listé une demi-douzaine d’indicateurs permettant le suivi et la comparaison des mesures décidées: croissance du PIB, énergie consommée et émissions de CO2 par unité de PIB, part des fossiles, etc. Au final, les renouvelables représentent moins de 3 % de la consommation mondiale d’énergie (même si cette part est cinq fois plus importante qu’en 2000), notent-ils. Et la part des fossiles est la même depuis 15 ans: près de 87 %. Dans le même temps, certaines technologies jugées essentielles pour limiter les températures ne sont pas au point, rappelle l’étude: par exemple la capacité à extraire du CO2 de l’atmosphère. La «capture» et le stockage des gaz à effet de serre ne sont pas assez développés, notent les scientifiques. Autre solution encore inexistante à une échelle suffisante: les biocarburants dont le bilan carbone serait neutre. Or toutes ces technologies devraient s’additionner pour dévier une trajectoire qui conduit la planète vers +3 à + 4° C, insiste l’étude, qui appelle aussi au sursaut politique. L’élan du marché seul ne suffit pas, prévient M. Peters: «les hommes politiques semblent heureux de subventionner l’éolien, le solaire et les véhicules électriques. Mais ils ne souhaitent pas donner un prix aux carburants fossiles — à travers une taxe carbone par exemple». «Or l’objectif 2 °C restera impossible si les émissions des carburants fossiles ne chutent pas».