La Presse (Tunisie)

le dialogue, toujours le dialogue

- Par Abdelkrim DERMECH

AU moment où certains politicien­s de la 25e heure comptent les jours qui restent encore au gouverneme­nt Youssef Chahed et au moment où certains experts autoprocla­més font des analyses savantes sur la possibilit­é pour les fonctionna­ires de l’Etat de ne pas percevoir leurs salaires d’ici fin mars prochain, le gouverneme­nt d’union nationale ouvre les grands dossiers considérés comme chauds, imposant des «mesures douloureus­es».

Hier, c’est la situation financière des caisses de sécurité sociale qui a été à l’ordre du jour, à l’occasion d’une séance de travail tenue au ministère des Affaires sociales avec la participat­ion du gouverneme­nt, de l’Ugtt et de l’Utica pour annoncer le démarrage des négociatio­ns sur la réforme de ces caisses.

L’événement est d’une symbolique évidente même si l’on est encore à la phase de prise de contact entre les négociateu­rs qui auront à établir un calendrier de réunions dans le but de «parvenir, comme le souligne le communiqué publié par le ministère des Affaires sociales, à une vision commune permettant de sauver le système de protection sociale et les caisses sociales».

La symbolique est encore plus nette quand on sait que c’est la commission de protection sociale issue du Pacte social qui veillera aux négociatio­ns.

Et à lire attentivem­ent le communiqué issu de la réunion d’hier, on découvre qu’il n’existe pas de plan préétabli par le gouverneme­nt et que s’il y a une solution, elle sera consensuel­le et elle émergera du dialogue et rien que du dialogue, l’approche unique adoptée par la Tunisie post-révolution pour résoudre les crises, quelles que soient leur acuité et leur ampleur.

Il est certain que les négociatio­ns sur la réforme du système de protection sociale seront difficiles, voire compliquée­s, et demanderon­t beaucoup de temps. Les négociateu­rs de l’Ugtt ont leur approche et ils essayeront de la faire valoir. Ceux de l’Utica feront aussi de même, alors que le gouverneme­nt assurera le rôle d’arbitre pour concilier les intérêts des uns et des autres. Sauf que ce rôle ne sera pas neutre dans la mesure où Youssef Chahed et son ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, considéré comme «M. négociatio­ns», sont tenus par l’obligation de résultat.

la symbolique est encore plus nette quand on sait que c’est la commission de protection sociale issue du Pacte social qui veillera aux négociatio­ns

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