Nos municipalités à l’heure démocratique
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Maintenant que la loi électorale qui permettra de procéder aux élections municipales est fin prête, est-il vraiment productif d’en contester, chaque jour, à longueur d’ondes audiovisuelles, les plus menus détails ? Au lieu de populariser et vulgariser les règles qu’elle édicte, et d’appeler les électeurs à participer au scrutin.
La loi électorale est, chez nous, et de la même manière que dans tous les pays démocratiques, le fruit d’un débat national et parlementaire finalement tranché par le vote des députés. Où la majorité fait, forcément, valoir ses préférences.
Du moment que le vote n’a pas été invalidé ou mis en cause, que peut être l’apport des critiques acerbes dirigées contre les clauses de la loi, les conditions d’éligibilité des candidats ou la configuration à laquelle doivent s’obliger les listes candidates, qu’elles soient partisanes, indépendantes ou associatives ?
L’importance des élections locales n’échappe à personne et leurs enjeux et risques inquiètent légitimement de nombreux acteurs et observateurs politiques, eu égard à l’aspect hasardeux que peut revêtir une décentralisation mal conçue, préparée ou menée, dans un pays, au sortir d’une révolution, où l’Etat peine déjà à asseoir sa pleine autorité.
À l’heure de la mise en route d’une décentralisation qui ne manquera pas de rationaliser et de démocratiser le développement, il serait plus indiqué de familiariser les citoyens, plus particulièrement les jeunes et les femmes parmi eux, avec les prérogatives des futures municipalités et leurs apports à la construction de la démocratie de proximité, en tant que cellule de base essentielle de l’édifice démocratique national et du développement solidaire. Tout en se penchant activement sur le projet de loi relatif aux collectivités locales, qui est actuellement soumis au débat et qui conditionnera le statut effectif, le fonctionnement et la gestion de nos municipalités, à l’heure de l’ère démocratique.