L’expertise de l’Otan officiellement sollicitée
«L’Otan se tient prête à assister la Libye dans la construction d’institutions de sécurité et de défense efficaces», avait dit le secrétaire général de l’Alliance atlantique le 1er février
AFP — Le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) en Libye, Fayez AlSarraj, a demandé officiellement à l’Otan son «expertise» en matière de défense et de sécurité, a annoncé hier le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg. «La nuit dernière, j’ai reçu la demande officielle du Premier ministre Fayez AlSarraj requérant les conseils et l’expertise de l’Otan en matière de construction des institutions de défense et de sécurité», a déclaré M. Stoltenberg lors d’une conférence de presse à Bruxelles. La requête est désormais à l’étude. Le Conseil de l’Atlantique Nord, principal organe de décision politique de l’Alliance, représentant les 28 pays membres, en débattra «dès que possible», a précisé le chef de l’Otan. Le chef du GNA a saisi la perche tendue par Jens Stoltenberg lors de sa visite au siège bruxellois de l’Otan le 1er février. «Si cela nous est demandé, nous pourrions soutenir les efforts de l’Union européenne pour renforcer la Garde côtière et la Marine libyennes » , avait alors déclaré M. Stoltenberg aux côtés de M. Al-Sarraj. Il avait invoqué la «priorité stratégique» pour l’Otan de «chasser de la Méditerranée la contrebande et l’activité terroriste». « L’Otan se tient prête à assister la Libye dans la construction d’institutions de sécurité et de défense efficaces » , avait aussi dit Jens Stoltenberg, réitérant une offre exprimée au sommet de l’Otan de Varsovie en juillet 2016. Depuis fin 2016, l’Otan apporte déjà un soutien, en termes de logistique et de partage de renseignements, à l’opération navale «Sophia», lancée en 2015 par l’UE au large de la Libye pour lutter contre le trafic de migrants. Cette opération se heurte à l’impossibilité, à ce stade, d’intervenir dans les eaux territoriales libyennes, ce qui limite son efficacité pour intercepter les passeurs, alors que l’UE cherche à réduire les arrivées de migrants sur les côtes italiennes. Dans le cadre de Sophia, l’UE a lancé en octobre 2016 un cycle de formations à destination des gardes-côtes libyens pour permettre les interceptions avant que les embarcations de migrants ne franchissent la limite des eaux internationales.