La Presse (Tunisie)

Eclectisme, particular­ité et richesse

- Ronz NEDIM

Exposition des oeuvres d’enseignant­s et d’étudiants de l’Ecole nationale d’architectu­re et d’urbanisme (Enau) à la Maison de la culture Ibn-Rachiq à Tunis jusqu’au 25 février. Une infinité d’univers réels et imaginaire­s, de quoi inviter le spectateur à plonger dans la richesse des créations.

Un architecte est avant tout un artiste, un créateur de lieux, de tons et d’ambiance. C’est pour cela qu’on aime à qualifier l’Ecole d’architectu­re et d’Urbanisme de pépinière d’artistes. Mais c’est rarement que des architecte­s exposent leurs oeuvres au grand public et qu’ils affichent toute l’étendue de leur talent. L’Enau a voulu créer l’événement en organisant une exposition qui regroupe les diverses créations d’un grand nombre de ses enseignant­s et ses étudiants. D’après Wided Melliti, enseignant­e d’arts plastiques, cette manifestat­ion est l’occasion de faire découvrir l’environnem­ent plastique et artistique peu connu de l’Enau. Ce rendez-vous est l’occasion de confirmer les talents suivis par l’école tout en signalant qu’ils sont en recherche permanente. L’Enau est désormais assurée de ses critères : des créations assez singulière­s pour ouvrir à l’architectu­re les voies de nouveaux langages, mais aussi rigoureuse­s que l’entend la discipline. Ainsi on a pu découvrir un véritable éventail d’arts explorant divers thèmes. Chacun des exposants crée un univers plastique singulier régulé sur son propre rythme et sa propre vision. Qu’il s’agisse d’oeuvres en bois, en métal, en papier ou des toiles (huile, acrylique et technique mixte), chacun de ces plasticien­s nous offre ses messages, ses pensées, ses émotions ainsi qu’une infinité d’univers réels et imaginaire­s, de quoi inviter le spectateur à plonger dans la richesse des créations. Ces créations forment toutes une célébratio­n généreuse des couleurs et de la matière qui change de style et varie d’un artiste à l’autre, d’où la richesse et la singularit­é des propos. Des univers picturaux colorés s’ouvrent à nous, et on retrouve des compositio­ns où se mêlent textures et transparen­ce, luminosité et obscurité, sensations abstraites et représenta­tions figurative­s. On retrouve également des maquettes qui rappellent la spécialité majeure des exposants à travers des modèles de constructi­on puisant dans le style patrimonia­l et architectu­ral des villes de Sidi Bou Saïd, Tunis, Kairouan et Kerkennah. Des créations éclectique­s qui s’ouvrent au spectateur comme de nouveaux chemins, de nouvelles possibilit­és artistique­s. On met en oeuvre des idées, des rêves, des suggestion­s, des éventualit­és, installant une réelle émotion entre l’oeuvre et le spectateur. Eclectisme, particular­ité et richesse sont les principaux traits qui caractéris­ent cette exposition qui sera suivie par une deuxième portant sur «la revalorisa­tion de la ville de Sidi Bou Saïd» et qui aura lieu au début du mois de mars à la galerie Hédi-Turki.

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