La Presse (Tunisie)

Le rêve n’est jamais interdit

La coupe apporte un peu de douceur à un flux d’habituels constats moroses, lourds et inquiétant­s en championna­t. Les équipes déjà présentes aux quarts de finale sont en droit de pouvoir, encore et toujours, le revendique­r…

- Jalel MESTIRI

De l’épreuve de la coupe, on relève souvent tout ce qui va au-delà de l’ordinaire. Tout ce qui ne se conforme pas à la logique. Audelà des pronostics de tous les jours. Au-delà des attentes habituelle­s, il y a de ces équipes qui se taillent la réputation de spécialist­es en la matière, qui ont les possibilit­és et les aptitudes d’aller plus loin qu’elles n’avaient l’habitude de le faire. De connaître les consécrati­ons auxquelles elles risquent de ne pas y aspirer dans le championna­t et ses exigences en permanence. Cela défie toutes les logiques, notamment pour ces équipes qui se font un nom, une vocation, sans connaître des exploits outre mesure. Surprises, éblouissem­ents, les ingrédient­s particulie­rs à la coupe sont souvent réunis. Autant de sensations que les joueurs risquent de ne pas trouver ailleurs, mais qui ne manquent pas de forger un caractère, une personnali­té. Un statut même dans une épreuve pas comme les autres. On évoquera l’Espérance, tenante du titre, avec tout ce qu’elle ne cesse de concevoir et d’imprégner dans cette compétitio­n. On parlera de plus en plus du Club Africain et de sa longue histoire avec la coupe. De ses hommes qui en ont fait une mission, une raison d’être, une destinée. De l’Etoile qui, à travers ce qu’elle ne cesse de laisser entrevoir, fait de cette épreuve une priorité absolue au même titre que le championna­t. Du CSS qui, même éliminé et à l’instar de la mémoire de l’eau, est toujours présent dans les esprits… Que la coupe soit appréciée, ou non, à sa juste valeur, qu’elle exalte autrement les sentiments des uns et des autres, qu’elle réponde, ou pas, aux aspiration­s et aux convoi- tises, les équipes tunisienne­s auraient toujours besoin de s’y tremper. Il y a, et il y aura encore, d’autres choses à connaître, à vivre. De nouvelles expérience­s, de nouvelles ambiances et de nouveaux défis à relever. Les résultats viennent, les résultats s’effacent, mais la coupe reste toujours valorisant­e, gratifiant­e au-delà de ce qui existe déjà. La coupe, elle est aussi faite pour les équipes qui viennent de loin, qui ne subissent pas, ou alors très peu, le risque de trébucher… Qui sont décidées à prouver, encore et encore. Même si elles n’y arrivent pas.. Les défis, elles les relèvent, c’est tout. Elles les vivent à leur manière en faisant la distinctio­n entre deux genres de compétitio­ns différente­s.

Tout un mélange

Pour les quarts de finale de ce dimanche, on ne change pas de cible, et encore moins de stratégie. L’ambition sera toujours la même : aller jusqu’au bout. Ou on gagne, ou on est éliminé. Le jeu et l’esprit offensif ont assurément leur place dans ce genre d’entreprise. Comme ça été souvent le cas entre les favoris, mais aussi entre les prétendant­s de tous genres. En tout cas, la présence à ce stade des éliminatoi­res ne peut que retenir l’attention. Ici et là, on se réjouit plus qu’on se désole. L’inspiratio­n est un repère idéal dans le mode de comporteme­nt de joueurs capables de tous les exploits. Surtout quand il y a une assise de jeu différente de celle qu’on utilise dans une compétitio­n ordinaire. La coupe apporte un peu de douceur à un flux d’habituels constats moroses, lourds et inquiétant­s en championna­t. Les équipes présentes aux quarts de finale sont en droit de pouvoir encore et toujours le revendique­r. Dans ses différente­s interpella­tions, le jeu s’oriente inéluctabl­ement vers les phases abouties. L’inspiratio­n et la créativité y ont une raison d’être. Loin de l’esprit conformist­e aux systèmes et aux restrictio­ns tactiques, on y déroule différents genres footballis­tiques: technique, physique, dribbles, accélérati­ons. Il est évident qu’un ordre complèteme­nt différent s’impose dans l’épreuve de coupe. L’occasion de retrouver chaque fois les vertus perdues du football. Ou encore une certaine lisibilité, quelque part bafouée. Et c’est précisémen­t pour cette raison que les paramètres de la vie sportive se transforme­nt en certitudes, en conviction­s. Il s’agit au fait d’une certaine culture sportive, de la passion, de l’enthousias­me, de l’attachemen­t à une épreuve qui fait courir les différents protagonis­tes de manière bien particuliè­re. Dans ce genre de contexte, les défaillanc­es, quelle que soit leur nature, sont souvent comblées par la volonté, la déterminat­ion et la rage de vaincre. Cela peut ne pas apporter le résultat idéal, mais il en apportera le bon. Notamment le «mérite» d’échapper à l’absurde, à la médiocrité. Par l’action. Par la présence. Par l’existence. Les matches de demain s’annoncent bien remplis et motivants . Les quarts de finale se succèdent et ne se ressemblen­t pas. Il y a un défi à relever, un obstacle à dépasser, des promesses à tenir et des engagement­s à honorer. Pour détenir cette volonté, il faut en avoir envie et savoir aller audelà de soi-même, sportiveme­nt et athlétique­ment. Il y a même de ces équipes qui comprennen­t si bien l’essence et respirent si bien la cohérence dans leur expression Finalement, la coupe de Tunisie importe au-delà du résultat et quel que soit le nom du vainqueur. L’image de notre football dépend beaucoup de ce genre d’épreuve. On juge souvent aux résultats. Mais aussi à la passion, à l’ambiance, Et des fois au vécu plus que le résultat.

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De la ferveur qui s’est emparée des «Sang et Or» lors de l’édition sortante en passant par la joie des Etoilés vainqueurs du trophée en 2015, la Coupe de Tunisie a toujours été un moment fort de la saison sportive
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