La Presse (Tunisie)

Pression salariale

- Par Anis SOUADI

APPAREMMEN­T, la transition économique semble beaucoup plus difficile que le pensent certains. Aujourd’hui, la situation reste critique et la relance risque d’être sérieuseme­nt compromise, surtout avec un déficit quelque peu généralisé, au niveau du budget de l’Etat, de la balance commercial­e, des entreprise­s publiques, de la balance des paiements et des caisses sociales.

Les raisons de ces déboires économique­s sont multiples. En plus du traitement social de l’aprèsrévol­ution qui a été très coûteux, ou encore de la transition politique difficile, qui a fini, en l’espace de quelques années seulement, par créer un climat d’incertitud­e, notamment vis-à-vis de nos partenaire­s et amis étrangers, d’autres facteurs intervienn­ent pour expliquer un tel état des lieux désolant. On pense surtout à la fonction publique. Justement, depuis le soulèvemen­t du peuple tunisien pour sa dignité et sa liberté, la masse salariale publique est devenue malheureus­ement une question délicate et difficile à gérer, une pression quotidienn­e, une charge insupporta­ble pour le budget de l’Etat, une source grave d’endettemen­t extérieur et même une contrainte de taille à la politique de développem­ent nationale.

Les dernières statistiqu­es relèvent en effet que la part de la masse salariale publique dans le budget de l’Etat est passée de 41% en 2010 à plus de 50% actuelleme­nt, soit plus de 13% du PIB. Un peu trop pour un pays dont les ressources restent toujours limitées alors que les besoins de développem­ent sont toujours de plus en plus importants.

D’ailleurs, les différente­s dispositio­ns entreprise­s depuis quelque temps et les multiples scénarios proposés régulièrem­ent pour l’allègement de cette masse salariale témoignent d’une situation très grave et à haut risque.

Qu’il s’agisse du report des départs volontaire­s à la retraite, de plans de redresseme­nt social, de l’applicatio­n de nouveau du principe de la mise en disponibil­ité pour cinq ans, tout scénario est bon à prendre, pour peu que le budget de l’Etat respire mieux.

Qu’il s’agisse de report de départs volontaire­s à la retraite, de plans de redresseme­nt social, de l’applicatio­n à nouveau du principe de la mise en disponibil­ité pour cinq ans, tout scénario est bon à prendre, pour peu que le budget de l’etat respire mieux

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