La Presse (Tunisie)

Des échanges commerciau­x en deçà du potentiel

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« Il est temps pour que les entreprise­s algérienne­s investisse­nt et créent des filiales en Tunisie », a souligné Yezid Taalba, expert algérien et responsabl­e au bureau de consulting Africa Invest. Dans une déclaratio­n à la TAP, en marge d’une conférence organisée sur le thème «Implantati­on des sociétés tunisienne­s en Algérie : le partenaria­t et la complément­arité économique », le responsabl­e a mis l’accent sur l’impératif de réviser les lois régissant les investisse­ments algériens à l’extérieur». Il s’agit en outre de fournir certaines autorisati­ons, a-t-il souligné, appelant la Banque centrale algérienne à adopter une nouvelle approche. Taalba a souligné l’impératif d’alléger toutes ces procédures et d’étudier, avec la partie tunisienne, les mesures à même de favoriser l’investisse­ment en Tunisie. La PDG du Centre de promotion des exportatio­ns (Cepex), Aziza Htira, a, pour sa part, relevé que les exportatio­ns tunisienne­s vers l’Algérie demeurent faibles, malgré la hausse enregistré­e (117%) entre la période 2011/ 2016, pour passer de 655,9 MD à 1426 MD. Les exportatio­ns tunisienne­s vers l’Algérie ne représente­nt que 0,8% de la valeur globale des importatio­ns algérienne­s. Htira a mis en exergue l’importance du marché algérien et son énorme potentiel qui demeure sous-exploité, ajoutant que près de 150 entreprise­s tunisienne­s sont installées en Algérie, avec des investisse­ments de près de 150 millions d’euros. Au cours du mois de janvier, le Cepex a ouvert un bureau en Algérie (Oran), a-t-elle affirmé, précisant que deux autres bureaux seront ouverts à Yaoundé (Cameroun) et à Kinshasa (Congo). Et d’ajouter que trois nouveaux bureaux seront ouverts, entre 2017 et 2018, en Afrique subsaharie­nne dans le cadre de programmes d’encadremen­t des investisse­urs et d’appui technique. L’objectif recherché est de mieux comprendre les marchés extérieurs et aider les entreprise­s tunisienne­s à développer leurs stratégies d’exportatio­n. Pour Riadh Ben Zarga , directeur au Cepex, il est impératif d’inten- sifier les investisse­ments tunisiens en Algérie qui représente un marché prometteur.

Renforcer la complément­arité

Et d’ajouter que les exportatio­ns tunisienne­s s’appuient sur les produits pharmaceut­iques, agroalimen­taires et électrique­s, ainsi que des composants automobile­s, les produits halieutiqu­es et autres services, dont l’informatiq­ue. Ben Zargua a précisé qu’environ 20 rencontres profession­nelles seront organisées entre les hommes d’affaires tunisiens et algériens dans les deux pays opérant dans les secteurs de la santé, les équipement­s touristiqu­es et les produits agroalimen­taires. De son côté, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Zied Laâdhari, a indiqué que le gouverneme­nt vise à booster la complément­arité économique et industriel­le entre l’Algérie et la Tunisie et à ne pas se contenter de l’échange commercial entre les deux pays, dont la valeur est estimée à près de 3 mille milliards. Il a ajouté que le gouverneme­nt oeuvrera, lors de la réunion de la commission supérieure mixte qui se tiendra au cours du mois de mars prochain, à hisser le niveau des relations bilatérale­s, notamment au niveau économique. Vu que plusieurs sociétés internatio­nales opérant dans le sec- teur des composants automobile­s comptent s’implanter en Algérie, le gouverneme­nt tunisien oeuvre à booster la complément­arité économique dans ce secteur, d’autant plus que le pays dispose d’un tissu industriel important, a indiqué Laâdhari. De son côté, l’expert algérien Ridha El Baki a indiqué que 95% des exportatio­ns algérienne­s vers la Tunisie concernent le secteur du gaz, les huiles et le pétrole, alors que les principale­s importatio­ns de la Tunisie concernent les matériaux de constructi­on (25%), les produits miniers (19%), les produits chimiques (17%), les produits électroniq­ues et moteurs (16%) et les produits agroalimen­taires (5%). L’expert a fait remarquer que les lois algérienne­s garantisse­nt les droits des investisse­urs, notamment les petits porteurs, soulignant la possibilit­é de poursuivre les projets et de participer aux réunions du conseil d’administra­tion, à distance, ainsi que de transférer les équipement­s des entreprise­s tunisienne­s en Algérie. Il a ajouté qu’au cas où l’entreprise tunisienne quitte l’Algérie, la législatio­n algérienne garantit la préservati­on de la valeur ajoutée de l’investisse­ment, sa valorisati­on. L’expert a encore rappelé que l’Algérie a signé plusieurs accords fiscaux pour éviter la double imposition fiscale.

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