La Presse (Tunisie)

«Cela ne doit pas tourner à l’illusion»

- AB.SAK T.G.

Pour le défenseur du Stade Gabésien, Hachem Abbès, avoir un ancien joueur dans la famille constitue parfois un atout majeur.

«Dans le football moderne, le soutien moral et le suivi social du jeune joueur sont considérés comme des nécessités vitales pour que ce dernier commence à s’adapter convenable­ment au nouveau rythme de la vie d’un footballeu­r profession­nel et apprendre de plus en plus à faire confiance aux entraîneur­s et surtout aux personnes qui ont déjà laissé leurs traces sur les pelouses. Pour moi, avoir un père ou un frère qui a déjà fait une carrière dans le football constitue un plus qui peut, par la suite, faciliter l’intégratio­n de ce jeune talent dans le cercle des compétitio­ns. Impression­né par les performanc­es de son père dans un passé proche, ce jeune joueur tentera avec le temps de faire de son mieux pour suivre les traces de son paternel. A ce stade-là, l’autorité de la famille, et plus précisémen­t du père exerçant parfois de multiples pressions, peut devenir dans une étape avancée une source d’échec pour certains jeunes joueurs. En effet, et quels que soient les résultats, il y a certains anciens joueurs qui pensent encore que leur enfant ne réussira pas sans eux. A ce niveau-là, la peur de l’échec prend le dessus sur tout un projet d’un futur grand joueur. Pour être plus clair, et en dépit de l’exemple de la famille où Msakni, l’expérience a montré que les joueurs issus d’une famille l’un de ses membres est un ex-footballeu­r sont très rares. Pour cette raison, je trouve qu’il faut faire comprendre aux parents que leur tâche consiste à encourager leur enfant. En cas de défaite ou de contre-performanc­e, le rassurer en gardant toujours en tête qu’il est là pour avoir du plaisir. Leur travail, aussi, c’est de lui apprendre à perdre. De plus, ils sont appelés à comprendre qu’il faut donner plus d’autorité et de confiance aux entraîneur­s et parfois se tenir un peu plus à l’écart. C’est très important pour la réussite sportive de leurs enfants.» «Mon frère Habib et moi-même avions longtemps fait chemin ensemble. Chez les juniors cheminots sfaxiens, nous avons été promus en même temps par l’entraîneur Habib Masmoudi. Mais dans la famille, j’ai eu également deux cousins qui ont joué au plus haut niveau: Abderrazak et Mohamed. Nous avons vécu dans une même maison jusqu’en 1977. Hamadi Agrebi est notre oncle. Il nous a servi de modèle. Notre père Hosni était juge-arbitre, il a longtemps officié avec Taoufik Ghayaza en division nationale. Je me rappelle qu’il a officié des rencontres où jouaient les Attouga, Mohieddine, Jenayah... Mon père nous suivait depuis l’âge minimes. C’est lui qui nous conduisait aux entraîneme­nts. Il nous conseillai­t et réprimanda­it quand nous prenions un carton jaune. Il achetait nos équipement­s, et veillait à notre diététique. J’ai également une soeur qui a évo- lué à l’ASPTT de Sfax. En sélection nationale de volley-ball, elle a participé au championna­t du monde en Russie. A la maison, le derby était l’occasion pour chacun de chambrer l’autre. Abderrazak, Mohamed, mon frère Habib et moi-même constituio­ns un mélange détonnant CSS-SRS. Habib et moi étions tout le temps ensemble: dans les stages, aux entraîneme­nts...Malheureus­ement, il a contracté de nombreuses blessures: genou, double fracture de la mâchoire dans un match à Gabès… Alors qu’il était au sommet de sa carrière, il a dû arrêter à l’âge de 27 ans. C’était le buteur de l’équipe; je le gavais d’assists, ma spécialité. Il était considéré comme étant l’héritier d’Ezzeddine Chakroun. Nous avons commencé à percer avec Ahmed Ammar et Mokhtar Tlili. J’étais parti deux saisons au Club Sportif Sfaxien avant de revenir au SRS. Chacun de nous a ses propres qualités».

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