La Presse (Tunisie)

Tel père, tel fils?

Voir son rejeton suivre ses traces est l’immense bonheur d’un chef de famille.

- K. KHOUINI Skander HADDAD

A priori, on naît sportif, on ne le devient pas. C’est comme en culture, on naît musicien, homme de théâtre ou artiste. C’est une filière familiale. Quel père n’a pas rêvé de voir son rejeton suivre ses traces ou continuer sa carrière sportive non achevée? C’est le rêve continu du chef de famille. C’est dans les gènes. Bien entendu, les psychologu­es affirment toujours qu’il ne faut pas brusquer les enfants et les pousser obligatoir­ement à embrasser une carrière sportive. Car outre le fait que la descendanc­e d’une famille sportive est le critère le plus important pour le futur fils sportif, il y a également le don. La nature joue un rôle primor- dial. Chaque enfant naît avec des spécificit­és particuliè­res. Au fil des années, il découvrira ses talents cachés et avec l’aide du père, dans la majorité des cas, il se frayera un chemin dans son sport favori. Le rôle des parents n’est pas donc d’obliger leurs enfants à pratiquer une discipline sportive à leur guise, mais plutôt à les aider à trouver celle qui leur convient et répond à leurs aptitudes physiques notam- ment. Mais entendons-nous bien, il faut dissocier l’activité physique ou sportive qu’on pratique pour le plaisir de celle du haut niveau. Pour pratiquer le sport de performanc­e, des sacrifices sont demandés. Dans la plupart des cas, l’enfant qui ne pourra plus concilier sport de haut niveau et études devra choisir. Et c’est là qu’intervient le rôle du père en particulie­r. Ce dernier devra savoir cerner le problème et aider son enfant à trouver la bonne issue. Au risque bien sûr de délaisser les études pour faire du sport choisi son gagne-pain ou son métier d’avenir. Pour être un sportif d’élite, il faudra par conséquent disposer des capacités requises et se soumettre à des sacrifices constants. On ne le devient pas par hasard. Dans les familles sportives connues et dans toutes les discipline­s sportives confondues, certains frères n’auront pas la même destinée. Les uns réussiront, d’autres échoueront en cours de route. La réussite ne sera pas l’apanage de tout le monde. Les exemples foisonnent à travers le monde. En football notamment. Tenez, Johann Cruyff par exemple n’a pas vu son fils effectuer une carrière comme la sienne. Il a d’ailleurs disparu de la circulatio­n. Aujourd’hui, il y a le cas Zidane. Zizou a un fils qui évolue avec les jeunes du Real de Madrid. Il est certes talentueux mais n’a pas encore percé. On ne sait pas s’il fera oublier son père. Cela pour dire finalement que le fameux proverbe qui dit «tel père, tel fils» n’est pas toujours vrai.

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