La Presse (Tunisie)

«Une arme à double tranchant»

- Ab. SAK

Le directeur sportif du CA pense que certains anciens footballeu­rs ne jouent pas souvent leur vrai rôle d’adulte. Pour la majorité, l’enjeu devient plus important que l’expérience en elle-même.

«De nos jours, la famille joue souvent un rôle principal dans la réussite sportive de son enfant. En effet, et pour la plupart des jeunes footballeu­rs, être issu d’une famille dont l’un des membres est un ex-joueur est une source de motivation et d’inspiratio­n. Cependant, il y a certains autres anciens footballeu­rs qui peuvent, à travers leur interventi­on continuell­e et leur comporteme­nt, transforme­r le projet d’un grand joueur à leur compte et être des briseurs de carrière. Ce qui est évident, c’est qu’il y a beaucoup de parents qui comprennen­t le sport et ses enjeux, mais qui sont intéressés avant tout par l’épanouisse­ment de leur enfant à travers leur pratique sportive. Mais il y a également d’autres qui ne jouent pas leur vrai rôle d’adulte. Car, pour eux, l’enjeu devient plus important que l’expérience en elle-même. Et c’est pour cette raison qu’on peut voir très souvent des histoires pénibles entre parents et joueurs qui ont eu des répercussi­ons néfastes sur le moral de leur enfant et qui peuvent, par conséquent, mettre un terme à toute une carrière footballis­tique. Ce qui est utile de dire, c’est que la tâche d’un ancien joueur envers son fils n’est pas aussi facile que certains le pensent. D’ailleurs, savoir gérer un jeune enfant pratiquant un sport de compétitio­n qui exige autant de qualités physiques et techniques n’est pas une chose simple. Pour être clair, la pratique sportive de compétitio­n demande souvent à toute la famille de s’organiser, de s’adapter de plus en plus au rythme de vie de son jeune sportif, de trouver des solutions pour le conduire à un niveau approprié et de participer financière­ment à ses entraîneme­nts et ses épreuves. Selon mon expérience, je rencontre plus sou- vent des parents qui essayent de faire de leur mieux sans dépasser les limites. D’autre part, il s’agit souvent d’un fait entre les réactions et les résultats. Lorsqu’un enfant ressent une déception ou une sensation de satisfacti­on de la part de son parent, il associe cela à «j’ai gagné donc je suis aimé» et inversemen­t quand il perd «j’ai perdu, alors je ne suis pas apprécié par ma famille». Un jeune joueur a souvent tendance à vouloir naturellem­ent faire plaisir à ses parents qui exercent parfois et en cas d’un passage à vide une pression très élevée. Dans ce cas, l’enfant commence à stresser parce qu’il ressent une lourde pression de la part de ses parents. A mon avis, le football n’est pas toujours une source de richesse. Donc, le bon exemple d’un parent, c’est celui qui ne doit pas brûler les étapes tout en transmetta­nt les bons messages et la richesse de sa carrière au bon moment et d’une manière discrète. Cela est beaucoup plus important que de parler uniquement de la performanc­e ou d’insister sur le résultat brut. Pour conclure, un parent qui a déjà pratiqué le football doit être là dans un rôle de soutien, d’encadremen­t, avoir une capacité à dédramatis­er la défaite, savoir consoler et réconforte­r son fils avant tout».

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