La Presse (Tunisie)

Deux rencontres, puis la grosse désillusio­n de la relégation. C’est le genre de mésaventur­e arrivé à Hamadi Daou à la tête de l’Olympique de Sidi Bouzid. Pourtant, l’ancien coach du Club Sportif Sfaxien a eu le courage d’accepter de s’attaquer à une missi

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D’autres ne trouvent même pas de quoi effectuer un déplacemen­t par bus, de quoi se nourrir. Deux mondes aux antipodes.

Comment voyez-vous le play-out qui va se jouer pour le maintien ?

J’espère qu’il se jouera dans un esprit fair-play, sur le terrain seulement. Pourquoi la Fédération ne repêcherai­t-elle pas Béja et Sidi Bouzid, condamnés dès le mois de février par des règlements sordides qu’on ne trouve nulle part ailleurs au monde? De la sorte, ils disputeron­t le play-out, et tous les mal classés joueront à chances égales pour le maintien.

Et le play-off ?

Le titre va se jouer entre les quatre grands clubs du pays. Ben Guerdane et Metlaoui sont sans doute tout heureux d’être arrivés aussi loin. Ils joueront à mon avis le rôle d’arbitres, et vont piéger beaucoup de clubs.

Le football tunisien se trouve-t-il sur la bonne voie ?

Non, loin de là. Quand vous voyez le système de la compétitio­n cette saison, l’état des pelouses de Bizerte, Sidi Bouzid, La Marsa... L’anarchie qui règne dans les stades, la violence qui caractéris­e la majorité écrasante des rencontres, les parties arrêtées...., vous ne pouvez pas penser le contraire. C’est en tout cas à l’image du pays.

Enfant du Club Sportif Sfaxien, envisagez-vous un proche retour au club de vos premières amours?

Oui, dans mon esprit et dans mes projets figure un retour au CSS comme technicien: entraîneur, directeur sportif, directeur technique... Je crois que le CSS est aujourd’hui sur la bonne voie. Il sait quand lancer dans le grand bain les jeunes talents. Il a sorti deux dernières rencontres de qualité face à l’ESS et au CAB. Un projet est en train de se construire.

Nestor Clausen doit-il rester alors que la question de sa licence technique n’est toujours pas réglée ?

En Tunisie, on exige la licence CAF « A » pour entraîner en Ligue 1. Clausen ne va pas être l’exception. Soit il possède les diplômes auquel cas il doit jouir de la licence technique, soit il doit se rendre à l’évidence. On est une grande nation du football. Les diplômes comptent. Jusqu’à quand Clausen va-t-il continuer à demander des autorisati­ons spéciales ?

Cela fait un bon bout de temps que l’on a perdu de vue Hamadi Daou avant qu’il ne réapparais­se à Sidi Bouzid....

En fait, j’ai exercé la saison dernière à la tête de Nadi Dhamak, en D2 saoudienne. Nous avons atteint les quarts de finale de la coupe. J’étais parti de mon propre gré suite à un différend avec mon président. J’ai mes principes. Il restait encore quatre journées à jouer, et nous étions en tête de classement. Par ailleurs, je n’ai pas été dans les plateaux des télés comme consultant pour des raisons familiales. Je n’aime pas être aux devants de la scène, je préfère la discrétion.

Enfin, le foot d’aujourd’hui vous attire-t-il toujours ?

Non, il me déçoit de plus en plus. L’extrasport­if prédomine. Il vous faut être avec flen ou felten, son protégé, avoir sa bénédictio­n, sinon, vous êtes écrasé. La compétence n’est plus le premier critère dont on tient compte. C’est un football qui marche forcément sur la tête. Et qui n’ira pas très loin s’il continue ainsi.

Propos recueillis par Tarak GHARBI

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