Optimiser l’approche du ‘‘contre-la-montre’’
«Le plus dur est à venir. Il faut garder les pieds sur terre et continuer de travailler encore et encore pour que ce ne soit pas un feu de paille» . Dixit Chiheb Ellili.
A quelques jours des trois coups du play-off, le challenge clubiste est double et périlleux : ménager son souffle sur la durée de ce challenge assimilable à une course contre la montre avec la quasi-obligation de gagner. Après un début de saison poussif, le CA a repris du poil de la bête. Quelques victoires éclatantes ont ainsi fini par chasser ses doutes même s’il ne parvient toujours pas à s’inscrire dans la durée et faire preuve de régularité. Cependant, et ce n’est pas juste une impression. Après être passé au révélateur de l’EST et de l’ESM (un succès et un revers), le CA a laissé deux images bien différentes, voire diamétralement opposées. Si le CA a affiché autant de limites que de lacunes, il a aussi étalé sa supériorité et sa maîtrise dans bien des rencontres. Mais en sera-t-il de même lors du play-off dans un contexte totalement différent?
L’empreinte de Chiheb Ellili
Le technicien clubiste semble, quant à lui, avoir trouvé le bon équilibre à travers le nouveau schéma tactique préconisé. Tout le monde défend et tout le monde attaque ! Conséquence : les observateurs s’accordent à dire que le CA de cette saison est plus équilibré et plus volontaire que celui de l’exercice écoulé. Doté d’un meilleur effectif, le coach n’aura pas à gérer la fatigue tant ses joueurs ont semblé endurants en phase 1 du championnat. C’est donc avec une confiance optimale et un état certain de forme intacte que la CA se mesurera au CSS prochainement. Émoussés par un début de saison qui n’aura pas vu Kaïs Yaâkoubi faire beaucoup de turnover. Les Clubistes misent désormais tout sur le championnat. Cependant, bien avant la victoire du derby, les Clubistes semblaient avoir bien du mal à se surpasser face à des adversaires réputés coriaces. Toutefois, le play-off est un tournoi à part. Ces classicos sont, en effet, des matches couperets ou l’indécision planera. Pour le CA, la motivation est là et il s’agit plutôt de la réguler. Car c’est une arme à double tranchant. D’ailleurs, tous, joueurs comme supporters, ont coché cette case sur le calendrier annuel. Nul doute que le CSS va offrir une opposition d’envergure qui va en dire un peu plus sur les réelles qualités clubistes. Autant dire que tout autre résultat qu’un succès sera déjà un petit caillou dans la chaussure du technicien en place. La fidélité des supporters au matricule et aux cou- leurs avec comme conséquences des assistances en nette évolution (comme à Radès lors du derby), une cohésion et une alchimie de groupe palpable, le tout accompagné d’une solidarité de groupe qui ne trompe pas. Le CA est sur la bonne voie. On a coutume de dire que les grands clubs ne meurent jamais. L’assertion n’est pas dénuée de fondement. Au CA qui a flirté avec la zone rouge la saison passée, a succédé un club de Bab Jedid plus impliqué et offensif à souhait (meilleure attaque du championnat). Cette savante construction d’équipe met en valeur le travail abattu depuis quelque temps déjà. Maintenant, et même s’il est prématuré d’en parler, l’objectif à moyen terme serait de replacer le club au centre de l’échiquier local, et ce, avant d’ambitionner une meilleure visibilité continentale.
Le risque de l’excès de confiance
A peine la qualification clubiste pour une place d’accessit vers le play-off validée que les supporteurs se sont enflammés et les ambitions se sont emballées. Dans la foulée, plus d’un puriste affirme à l’envi que le CA est, désormais, un sérieux prétendant au titre. Ce serait, certes, un bond de géant pour un club qui reste sur une saison blanche. Sauf qu’avec la grande lessive d’hiver et le regain de forme constaté, le CA a, en effet, revu ses prétentions à la hausse. Il en a le potentiel et les qualités mentales. S’ils peuvent maintenir le niveau affiché depuis quelques semaines, les Clubistes peuvent garder la main. Se donner une identité d’équipe dure, robuste et talentueuse, c’est un objectif certain. Forcer son destin, c’est encore mieux. Cela dit, cet enthousiasme est, peutêtre d’ailleurs, le plus grand danger qui guette le Club Africain. Il y a le risque de tomber dans l’excès de confiance, même si le staff technique et les dirigeants n’ont de cesse de tempérer les louanges. D’autres ironiseront en affirmant que «le problème est qu’on va leur demander de refaire le match face à l’EST à chaque fois ! » . Cela place l’exigence à un niveau très élevé. Maintenant, les prochaines échéances proposeront d’autres équipes, d’autres joueurs et d’autres systèmes (l’ESS et le CSS en particulier). Un avis partagé par Chiheb Ellili. «Le plus dur reste à venir. Il faut garder les pieds sur terre et continuer de travailler encore et encore pour que ce ne soit pas un feu de paille» .
K. K.