La Presse (Tunisie)

«Au revoir Arsène»

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«Au revoir Arsène». La une du Sun résume le sentiment dominant en Angleterre après la déroute à Munich en Ligue des champions (1-5): il est désormais impossible pour Arsène Wenger de rester aux commandes d’Arsenal la saison prochaine.

«C’est la fin de la partie pour Wenger» , juge le tabloïd, alors que le contrat du technicien français, en poste depuis plus de vingt ans, arrive à terme en juin. Pour l’ensemble de la presse, l’Alsacien doit partir. L’humiliatio­n bavaroise étant celle de trop pour une équipe incapable de passer le cap des huitièmes de finale depuis 2010 et déjà sortie deux fois par le Bayern au même stade, en 2013 et 2014. «Souffrance­s après souffrance­s après souffrance­s : c’est l’histoire récente de Wenger, seulement soulagée par un roman domestique à peine plus réjouissan­t» , écrit le Mirror. Et de s’interroger : «Il reste une question. Elle a sans doute été trop posée pour qu’elle puisse même encore avoir un sens, mais la voilà quand même : comment pourrait-il survivre à ça ?» . «Cela ressemble à un mauvais film... que nous avons déjà vu» , note de son côté le Telegraph. Même veine cinéphile pour le Times, qui titre «Le Jour sans fin», du nom de ce film américain où le héros incarné par Bill Murray est condamné à revivre sans cesse la même (mauvaise) journée.

Un club incapable d’élever son niveau

Arsenal va encore finir l’année sans titre d’importance, comme depuis son dernier sacre national en 2006. Cette saison, le retard de dix points sur le leader Chelsea semble insurmonta­ble et en C1, il ne fait aucun doute que les «Gunners» sont déjà éliminés. «Le match retour est le 7 mars, mais ils feraient une faveur à tout le monde en abandonnan­t dès maintenant» , espère le Sun. Encore une fois, note le tabloïd, «Arsenal s’est écroulé comme un château de cartes» . «Un effondreme­nt en de rare proportion», pour le Guardian, qui remarque que «le monde tend vers l’entropie (chaos, désorganis­ation), mais généraleme­nt pas à cette vitesse» . Cette débandade reste «la meilleure preuve» que ce «trop vulnérable» Arsenal est «simplement incapable de déranger des équipes aussi sûres d’elles que le Bayern» .

«Ça devient embarrassa­nt»

Une opinion partagée par le Times : «Au final, le blâme revient à Wenger, qui a bâti une équipe trop gentille avec trop peu de leaders (...) Les vieux «Invincible­s» auraient réagi, pas les nouveaux «Invisibles». Ils ont disparu sans laisser de trace en seconde période» . La presse ne se contente pas d’attaquer l’apathie des «Gunners», elle cloue au pilori des choix tactiques calamiteux. «Surclassé, dominé... Paumé, dégonflé, Arsenal est maintenant le souffre-douleur de l’Europe» , estime le Mirror, avant de pointer «les dernières tactiques (qui) n’ont pas leur place à la table des grands d’Europe» . Les chiffres sont formels, 74% de possession munichoise, 19 tirs et 784 passes (90% de réussite). En face, c’est famélique: 26% de possession, 5 tirs, 271 passes. Et le Times d’espérer que les dirigeants londoniens «se réveillent et empêchent les somnambule­s de Wenger de se précipiter dans le gouffre» . «S’il ne part pas, sa réputation sera ternie à jamais», assène le journal. Même Martin Keown, pourtant l’un des grands soutiens de Wenger, a lâché son ancien entraîneur : «Ça devient embarrassa­nt», regrettet-il. «J’ai mal pour lui (...) Il a dû réaliser que la décision (de partir) devait être prise».

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Clap de fin pour Arsène Wenger

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