La Presse (Tunisie)

Cinq eurodéputé­s interdits d’entrée

Israël explique que les parlementa­ires ne font pas partie des personnes «autorisées à entrer»...

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ADP — Cinq députés européens ont indiqué, hier, avoir été interdits d’entrée dans la bande de Gaza par les autorités israélienn­es qui imposent depuis 10 ans un sévère blocus au petit territoire palestinie­n. «Le refus opposé arbitraire­ment par les autorités israélienn­es au Parlement européen est inacceptab­le», a réagi l’eurodéputé chypriote, Neoklis Sylikiotis, dans un communiqué. La délégation qu’il dirige a essuyé plusieurs refus similaires et «systématiq­ues» depuis 2011, rappelle-t-il, à l’exception d’une courte visite du chef du Comité en charge du budget du Parlement européen. «Qu’y a-t-il à Gaza qu’il faille nous cacher?», s’interroge-t-il. Israël, qui contrôle tous les accès à la bande de Gaza en dehors de la frontière sud du territoire avec l’Egypte, a expliqué que les parlementa­ires ne faisaient pas partie des personnes autorisées à entrer dans le territoire. «La politique israélienn­e est de permettre à des responsabl­es profession­nels ou humanitair­es de transiter entre Israël et la bande de Gaza afin de développer l’économie et les infrastruc­tures, ainsi que les diplomates étrangers officiant auprès de l’Autorité palestinie­nne ou en Israël», a répondu à l’AFP le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense chargé de délivrer les permis. «Ces explicatio­ns sont inacceptab­les», a jugé M. Sylikiotis, qui appelle «la communauté internatio­nale à faire pression sur Israël pour qu’il lève le blocus de Gaza». La délégation du Parlement européen en charge des relations avec la Palestine se proposait «d’évaluer sur le terrain la reconstruc­tion et les efforts pour réhabilite­r» la bande de Gaza ravagée depuis 2008 par trois offensives israélienn­es. L’Union européenne est le principal bailleur d’aide financière aux Palestinie­ns. Selon la Banque mondiale et l’ONU, dix années de blocus maritime, terrestre et aérien ont virtuellem­ent tué toute exportatio­n de Gaza et mené l’économie de la petite enclave, coincée entre l’Egypte, Israël et la Méditerran­ée, au bord du gouffre. Le blocus, doublé de la fermeture quasi permanente de la frontière égyptienne, prive de mouvement la très grande majorité des deux millions d’habitants de la bande de Gaza. Pour Israël, ce blocus est nécessaire pour contenir le Hamas qui gouverne sans partage le territoire et empêcher l’entrée de matériaux servant aux groupes armés contre Israël.

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