La Presse (Tunisie)

La politique tarifaire de l’irrigation en débat

Les frais d’approvisio­nnement en eau d’irrigation dans les périmètres irrigués n’ont pas été révisés depuis l’année 2002

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«La tarificati­on de l’eau d’irrigation pour les périmètres publics irrigués ne couvre que 30% des dépenses d’exploitati­on et de maintenanc­e», a fait remarquer le directeur général du génie rural et de l’exploitati­on des eaux au ministère de l’Agricultur­e, des Ressources hydrauliqu­es et de la Pêche, Ridha Garbouj . Il a ajouté, à l’ouverture d’un débat national sur la politique tarifaire de l’eau d’irrigation, que la non-couverture de l’ensemble des dépenses de l’eau d’irrigation, dans ces périmètres a engendré des dettes pour les différents intervenan­ts dans le système d’irrigation des périmètres irrigués publics. Les dettes des agriculteu­rs provenant de l’irrigation des périmètres agricoles publics irrigués s’élèvent à 50 millions de dinars (MD). Elles sont réparties entre les dettes des associatio­ns d’intérêt commun qui couvrent 90% des terres irriguées publiques (37 MD), les dettes des agriculteu­rs privés des commissari­ats au développem­ent agricole (11,4 MD) et celles des sociétés de mise en valeur et de développem­ent agricole (Smvda) à hauteur de 1,7 MD. M.Garbouj a considéré que la politique tarifaire actuelle fixée à 350 millimes/m3 ne couvre pas le coût réel d’un m3 lequel est estimé à 515 millimes, appelant à la nécessité d’adopter une nouvelle politique tarifaire pour couvrir les dépenses n’impactant pas l’équilibre du système afin de garantir la durabilité des périmètres publics irrigués. Les frais d’approvisio­nnement en eau d’irrigation dans ces périmètres n’ont pas été révisés depuis l’année 2002 lorsque les frais assuraient la couverture de tous les coûts d’irrigation. La couverture a ainsi régressé en 2016, pour se situer à 55% des coûts d’exploitati­on et de maintenanc­e, et a encore baissé par la suite pour s’établir à 30% en 2016. Le responsabl­e a indiqué que l’instaurati­on d’un dialogue sur la politique tarifaire de l’irrigation vise à communique­r avec l’ensemble des bénéficiai­res du système d’irrigation des périmètres irrigués publics et leur participat­ion aux côtés des organisati­ons agricoles et administra­tions concernées à l’élaboratio­n de visions instituant une nouvelle politique des prix dans les périmètres irrigués publics, ces derniers représenta­nt 8% du total des périmètres cultivés dans le pays. A ce titre, des ateliers de communicat­ion avec les agriculteu­rs seront organisés au cours des mois d’avril et mai 2017 dans 12 gouvernora­ts, à savoir l’Ariana, La Manouba, Bizerte, Siliana, Béja, Nabeul, Jendouba, Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa et Le Kef. Le dialogue national sur la politique des prix des eaux d’irrigation s’inscrit dans le cadre d’une étude d’évaluation en vue de la révision et la définition de la politique tarifaire et son adaptation au vécu. Cette étude est financée par la Banque allemande de développem­ent.

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