La Presse (Tunisie)

«Aux abonnés absents»

Le premier responsabl­e de l’Olympique de Béja, relégué depuis le 15 février en Ligue 2, regrette l’absence presque totale d’un soutien nommé Promosport.

- T.G.

«L’OB croule sous les dettes. Mes pairs du bureau directeur et moimême avions passé la saison, qui vient de se terminer de sitôt pour nous, à fréquenter les tribunaux pour des affaires de chèques sans provision. Vous savez, chacun de nous risque la prison. Il y a une pression exercée par les fournisseu­rs, les hôteliers, les transporte­urs… telle que nous ne savons plus où donner de la tête. En plus des attentes des joueurs, staff technique… Cette saison, nous avons dépensé un montant ne dépassant pas un milliard et demi. Un budget de division 3! Les joueurs accusent un retard de versement de deux salaires. L’ambiance est plombée par la relégation et tout cela fait que le sport à Béja est aujourd’hui en deuil. J’ai tenu à tracer ce topo pour faire comprendre combien une sérieuse contributi­on de Promosport aurait inévitable­ment donné des ailes à mon club. Or, c’est le contraire qui s’est produit. En effet, Promosport n’a constitué aucun secours pour nous cette saison. Les retards de renégociat­ion d’un nouveau contrat avec la FTF font que Promosport est cette saison aux abonnés absents. Peut-être sa manne va bénéficier au comité directeur qui viendra après le mien. En cette annus-horribilis où tout a marché de travers, l’OB a été privé du moindre soutien de la part des autorités régionales et des entreprise­s installées dans un rayon allant de Medjez El Bab à Béja. Hormis la subvention ministérie­lle, il n’y a eu strictemen­t rien, ce qui nous a conduit à user de nos chéquiers personnels. Dans un tel contexte, la société Promosport était censée jouer son rôle de source fixe de financemen­t partiel de nos activités. Malheureus­ement, il n’en fut rien parce que le jeu de paris sportifs connaît lui-même une crise aiguë. Le manque à gagner qu’il a occasionné a rejailli négativeme­nt sur tous les petits clubs. Et on nous demande de battre des clubs de l’envergure de l’EST et du CA pour lesquels la manne de Promosport ne représente qu’une goutte dans un grand océan ! Pour vous donner une idée du désarroi financier que nous vivons, il faut savoir que lors de notre déplacemen­t à Gabès pour la dernière journée de la première phase avec deux catégories qui allaient jouer là-bas, nous n’avions même pas le moyen d’acheter des bouteilles d’eau. Non, vraiment ce qu’endurent les dirigeants de clubs cette saison doit leur donner des insomnies. Il faut être quelque part masochiste pour accepter de présider un club!» .

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