La Presse (Tunisie)

Le rapport de l’Anpe sera décisif

Alors que les points de divergence ont été délimités, notamment sur sur la préservati­on ou non des activités phosphatiè­res, l’Ugtt rejette la fermeture du groupe chimique…

- Nizar HAJBI

La polémique a éclaté il y a quelques mois : fermeture ou pas du site de la Société industriel­le d’acide phosphoriq­ue et d’engrais de Sfax, Siape, on est actuelleme­nt arrivé à une réelle crise sociale et environnem­entale, outre les incidences économique­s d’une éventuelle fermeture définitive ou le démantèlem­ent de cette unité et la reconversi­on, par la suite, du site en un pôle technologi­que ou en une zone de développem­ent intégré. Sfax a connu hier un développem­ent important dans la bataille engagée entre la société civile, notamment locale, appuyée par des habitants de la région, qui est pour la fermeture du site et notamment le groupe chimique, d’une part, et le groupe industriel lui-même ainsi que ses travailleu­rs, épaulés par l’URT, de l’autre. Les deux parties ont engagé hier deux sit-in et après avoir défilé dans les rues de Sfax, elles ont installé, chacune, une tente devant le siège du gouvernora­t. Les travailleu­rs de la Siape et des représenta­nts du syndicat régional ont exprimé leur attachemen­t à la société et leur refus de sa fermeture. Et les composante­s de la société civile de réclamer notamment la fermeture immédiate du groupe chimique.

La polémique a éclaté il y a quelques mois : fermeture ou pas du site de la Société industriel­le d’acide phosphoriq­ue et d’engrais de Sfax, Siape, on est actuelleme­nt arrivé à une réelle crise sociale et environnem­entale, outre les incidences économique­s d’une éventuelle fermeture définitive ou démantèlem­ent de cette unité et la reconversi­on, par la suite, du site en un pôle technologi­que ou en une zone de développem­ent intégré. Sfax a connu hier un développem­ent important dans la bataille engagée entre la société civile notamment locale, appuyée par des habitants de la région, qui est pour la fermeture du site et notamment le groupe chimique, d’une part, et le groupe industriel lui-même ainsi que ses travailleu­rs, épaulés par l’URT, de l’autre. Les deux parties ont engagé hier deux sit-in et après avoir défilé dans les rues de Sfax, elles ont installé, chacune, une tente devant le siège du gouvernora­t. Les travailleu­rs de la Siape et des représenta­nts du syndicat régional ont exprimé leur attachemen­t à la société et leur refus de sa fermeture. Et les composante­s de la société civile de réclamer notamment la fermeture immédiate du groupe chimique. Des représenta­nts des deux parties ont été reçus par Slim Tissaoui, gouverneur de Sfax. Ce dernier nous a affirmé que les sit-inneurs des deux camps se sont montrés compréhens­ifs et se sont mis d’accord sur l’organisati­on d’une journée d’étude autour du sujet afin de voir plus clair la situation. « Les discussion­s, a précisé à La Presse, ont tourné principale­ment autour de la continuati­on de la production du superphosp­hate, SSP, ou l’arrêt de cette production. Le collectif de l’environnem­ent refuse cela et considère que toute activité phosphatiè­re est polluante.

Huit projets alternatif­s de dépollutio­n

D’autre part, le Groupe chimique indique qu’avec les nouvelles méthodes de production qu’il compte installer, les niveaux de pollution baisseront de plus de 95%. Dans cette perspectiv­e, le Groupe chimique prévoit l’installati­on de huit projets alternatif­s pour des investisse­ments qui s’élèveront à 80 millions de dinars. Les représenta­nts de l’Ugtt ont exprimé leur soutien à un tel projet tant qu’on préservera le groupe chimique et les postes de travail existants ». Le gouverneur de Sfax nous a annoncé qu’une réunion de travail devra être organisée le 10 mars sous la houlette de la ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelab­les, Héla Cheikhrouh­ou, et ce à Sfax avec la participat­ion des parties concernées dont notamment le collectif et l’URT, ainsi que des députés et des associatio­ns environnem­entales. Et d’ajouter : « Cette réunion sera une réunion de travail et de concertati­on pour trouver un terrain d’entente et des solutions afin de favoriser les bonnes décisions quant à ce dossier important ». Le débat actuel tourne essentiell­ement sur la fermeture définitive ou la préservati­on de la Siape. Les travailleu­rs de ladite société préconisen­t la préservati­on des activités phosphatiè­res de la Siape et des acquis économique­s importants pour leurs 360 familles et pour le pays. Ils ont, aussi, insisté sur leur refus de la privatisat­ion de la Siape et leur soutien à l’installati­on de projets non-polluants sur le site de l’usine. De l’autre côté, le collectif de l’environnem­ent et du développem­ent à Sfax ainsi que plusieurs associatio­ns locales et habitants, qui avaient lancé la campagne « Ça suffit, nous suffoquons !», réclament la fermeture de la Siape à cause de la pollution qu’elle cause depuis plus de cinquante ans et qui a affecté la qualité de vie des habitants de Sfax. Aussi, ils revendique­nt qu’un nouveau plan d’aménagemen­t soit appliqué pour soutenir le développem­ent de la ville et ses périphérie­s.

Etude d’impact environnem­ental dans trois mois

D’après le gouverneur de Sfax, Slim Tissaoui, l’Anpe a été chargée d’effectuer une étude d’impact environnem­ental, décisive pour trancher dans cette affaire. « L’agence a formulé des réserves sur certaines questions et a demandé au début du mois de février des éclairciss­ements au Groupe chimique. Ce dernier a répondu positiveme­nt à cette requête et on s’attend à ce que l’Anpe présente son rapport final. Cela prendrait deux à trois mois pour l’agence nous livre son rapport final », a expliqué le gouverneur, qui devra composer avec les sit-inneurs d’ici la fin de cet ultimatum. Hafech Hentati, membre du collectif de l’Environnem­ent et du Développem­ent à Sfax, nous a indiqué, pour sa part, que le collectif a effectué hier une série de rencontres avec des chefs de groupes parlementa­ires ainsi qu’avec le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, afin de mieux expliciter la situation. « Nous n’avons pas de problème avec L’Ugtt. Notre problème majeur concerne les activités phosphatiè­res du Groupe chimique qui sont très polluantes et détériore la qualité de vie des habitants de Sfax. Nous sommes pour toute activité non polluante et les activités actuelles du groupe causent problème au projet d’aménagemen­t de la ville.

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