La liste des promoteurs pourrait s’élargir
L’immobilier est un secteur stratégique qui contribue au développement de l’économie nationale et génère près de 500.000 emplois directs et indirects
M. Fehmi Chaâbane, président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers, a affirmé, hier, lors d’une conférence de presse que le secteur de l’immobilier est un secteur stratégique qui contribue au développement de l’économie nationale et génère près de 500.000 emplois directs et indirects. «C’est l’un des secteurs les plus vitaux en Tunisie qui a contribué depuis plus de 50 ans à l’édification du pays et à l’amélioration du schéma urbain, outre la lutte contre la construction anarchique. C’est un secteur qui a pu répondre aux attentes du citoyen tunisien et doit répondre aux exigences de la qualité des services», précise M. Chaâbane. Néanmoins, l’amélioration de la qualité du logement a nécessité un coût supplémentaire en plus de l’augmentation des prix des terrains. A ceci s’ajoute l’augmentation des prix des matériaux de construction et d’équipement au cours des dernières années. M. Chaâbane a présenté, par ailleurs, quelques indicateurs du secteur de l’immobilier qui représente, aujourd’hui, 14% du volume global des investissements annuels du pays, 12,6% du PIB, 8% du total des crédits octroyés offrant ainsi une liquidité bancaire importante. Il représente également 20% de l’ensemble des logements bâtis, 77% de l’autoconstruction et répond à 25% des demandes en logements sociaux. Par ailleurs, les volumes des crédits attribués aux promoteurs privés s’élèvent à 4.219 MD en 2015 contre 4.652 MD en 2016, et 8.232 MD octroyés en 2015 pour l’acquisition de logements contre 9.124 MD en 2016.
Retombées de l’augmentation des prix
D’un autre côté, M. Chaâbane a indiqué que le secteur de l’immobilier a contribué à la construction d’un grand nombre de logements sociaux, mais ce nombre demeure faible et ne répond pas aux besoins des catégories à faibles revenus. En effet, « le secteur n’a pu offrir que 25% des besoins de ces catégories, d’où la baisse du nombre des logements sociaux agréés. Mais la dernière initiative de l’Etat concernant l’augmentation du plafond du prix du logement social a contribué à la relance de la production de ce type de logement.» Durant les cinq dernières années, le secteur à été impacté, tout comme d’autres secteurs vitaux, par plusieurs facteurs étroitement liés à la conjoncture nationale et internationale. Après la révolution, les problématiques se sont multipliées et les promoteurs immobiliers privés et publics ont dû consentir des efforts considérables pour faire face à la spéculation des terrains, protéger le citoyen et sauvegarder son pouvoir d’achat. En effet, l’augmentation vertigineuse des prix des logements est due essentiellement : – à la rareté des terrains, dont le prix a été multiplié par dix, – aux prix des matériaux de construction, – aux salaires et au manque de la maind’oeuvre qualifiée et spécialisée, – à la dépréciation du dinar tunisien, – aux dysfonctionnements administratifs, ainsi qu’au manque de terrains aménagés... La situation du secteur «nécessite, aujourd’hui, une batterie de mesures dont l’ajustement des prix du logement à travers la mobilisation des terrains aménagés à des prix raisonnables, la conception et la révision de plans directeurs d’aménagement dans les délais impartis, pour qu’ils puissent répondre aux demandes des citoyens, l’augmentation du nombre des logements, la révision du coût des crédits octroyés pour la construction et l’acquisition de logements et du code fiscal local. Parmi les solutions, la baisse du taux de l’autofinancement exigé par les banques et fixé à 10% de la valeur du logement, et ce, pour les secteurs public et privé. Il s’agit, également, de réduire le TMM et les marges d’intérêt appliquées sur l’octroi du crédit logement de la part des banques à tous leurs clients et à toutes les catégories, afin de dynamiser le secteur.
Identifier les besoins
Concernant le projet «Premier logement», qui constitue une solution au problème d’acquisition de logement pour la classe moyenne, la Chambre nationale syndicale des promoteurs immobiliers a veillé à l’exécution de ce projet avec le concours des parties prenantes dans la transparence totale. M. Chaâbane a indiqué que la polémique suscitée par l’annonce de ce programme est sans aucun fondement, précisant que la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers a pris l’initiative de contacter tous les promoteurs pour les inviter à soutenir cette initiative. Environ 200 promoteurs immobiliers ont présenté leurs adhésion à ce projet, dont 58 seulement répondent aux conditions et ont été inscrits sur la liste agréée par le ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire. «La voie sera ouverte à tous les promoteurs qui répondent aux conditions nécessaires, et ce, selon le budget mobilisé par l’Etat à cet effet. La liste pourrait être actualisée et révisée selon l’article 9 du décret publié le 31 janvier 2017. Pour garantir le remboursement des financements de l’Etat, les banques ont été chargées de l’attribution de l’autofinancement et du reste des crédits». M. Chaâbane n’a pas manqué de rappeler que la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers a visité plusieurs gouvernorats (Sidi Bouzid, Kasserine, Béja, Siliana, Kairouan, Gabès, Kébili, Tozeur, Gafsa, Médenine, Tataouine, Le Kef et Jendouba) afin d’identifier leurs besoins et d’examiner la possibilité de bénéficier de ce programme.