La Presse (Tunisie)

Vers une nouvelle approche curriculai­re

Les inspecteur­s généraux et les conseiller­s d’informatio­n et d’orientatio­n vont statuer sur trois axes: les programmes pédagogiqu­es, la durée des cours et la question des coefficien­ts des matières.

- Abdel Aziz HALI

Le ministère de l’Education, à travers la direction générale des programmes et de la formation continue, en collaborat­ion avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a organisé, hier, un séminaire national sur les nouvelles approches curriculai­res et ce dans le cadre du grand chantier de la réforme de l’éducation en la présence de M. Néji Jalloul. « Ce séminaire va aborder trois axes: les programmes pédagogiqu­es, la durée hebdomadai­re et annuelle des cours et la réduction de l’écart entre les coefficien­ts des matières. », souligne M. Fethi Khemiri, porte-parole.

Une aide technique du CEPI

Lors de son allocution d’ouverture, M. Néji Jalloul a rappelé que le ministère avec le soutien de l’Unicef avait fait appel aux compétence­s d’un bureau d’études français, le Centre internatio­nal des études pédagogiqu­es (Cepi) pour apporter son expertise et une aide technique en se basant sur les expérience­s réussies dans d’autres pays. « Ce rassemblem­ent s’inscrit dans le cadre des préparatif­s qui ciblent la réforme des orientatio­ns générales de l’enseigneme­nt tunisien. L’approche curriculai­re est fondamenta­le dans toute politique de réforme globale et pédagogiqu­e », souligne M. Jalloul. Toujours selon M. le ministre, la démarche curriculai­re pourrait se traduire comme une conception d’un projet d’Ecole reflet d’un projet de société. « Elle interroge donc les finalités de l’école et, par conséquent, se pose la question de la méthodolog­ie en passant des contenus à enseigner aux contenus à apprendre ». Traditionn­ellement, les contenus, c’est-à-dire les programmes, étaient rédigés par les spécialist­es (inspecteur­s généraux). Mais, avec le chantier de réforme lancé par l’actuel ministre de l’Education, M. Néji Jalloul, d’autres spécialist­es tels que des pédagogues, didacticie­ns, conseiller­s d’informatio­n et d’orientatio­n sans parler des représenta­nts des syndicats de base de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont pris part aux travaux des 15 commission­s qui se sont penchées sur la préparatio­n des termes de la réforme. Il reste à signaler que cette dernière étape était précédée par un dialogue national qui a duré 6 mois, au cours duquel 4 millions de personnes ont été consultées.

« Les règles de jeu doivent changer », selon Néji Jalloul

En ce qui concerne le conflit qui l’oppose aux syndicats de base de l’enseigneme­nt primaire et secondaire de l’Ugtt, M. Néji Jelloul a rappelé que les canaux du dialogue sont toujours ouverts aux représenta­nts syndicalis­tes. «Il vient une heure où protester ne suffit plus ; après la philosophi­e, il faut l’action », disait Victor Hugo. Toute associatio­n est une responsabi­lité et un engagement. Il faut que nos associés (en faisant allusion à l’Ugtt-Ndlr) sachent assumer aussi bien les échecs que les succès. Nous avons besoin d’un partenaria­t clair et net. Et le peuple tunisien attend de nous des actions et surtout des résultats. Les règles de jeu doivent changer pour mener à bon port cette réforme de l’éducation», fait savoir M. Néji Jalloul. « Nous sommes tous les fruits de l’école publique tunisienne. Et nous avons la responsabi­lité de réserver cet acquis et le rendre plus attractif et plus moderne et avec des programmes unifiés épousant les standards internatio­naux», ajoutet-il. Concernant les menaces de grèves générales, le porte-parole du ministère de l’Education a rappelé que l’action syndicale reste un droit universel, mais que chaque jour de grève anarchique sera sanctionné par des déductions des salaires. Rappelons que le ministre de l’Éducation, Néji Jalloul, avait publié une circulaire, le lundi 27 février, à l’attention des directeurs régionaux de l’éducation les appelant à déduire trois jours des salaires des professeur­s et enseignant­s ayant participé aux grèves du 5 janvier et 22 février 2017. La circulaire demande aussi le prélèvemen­t de trois jours des salaires des directeurs des établissem­ents éducatifs qui n’ont pas envoyé la liste des participan­ts à la grève.

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