La Presse (Tunisie)

L’opposition espère un retour des Etats-Unis

«Nous avons des intérêts communs, la lutte contre le terrorisme et l’endiguemen­t de l’influence iranienne», déclare à Genève le chef de la délégation

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AFP — Le chef des négociateu­rs de l’opposition syrienne à Genève, Nasr Al-Hariri, a appelé le président américain, Donald Trump, à jouer un «rôle constructi­f» dans la recherche d’une solution politique au conflit, et à corriger «les erreurs catastroph­iques» de l’administra­tion Obama. «Le peuple syrien attend désormais que la nouvelle administra­tion américaine joue un rôle constructi­f», a déclaré M. Hariri lors d’un entretien avec des journalist­es mercredi soir. «Nous payons le prix des erreurs catastroph­iques d’Obama, qui a menti au peuple syrien, qui n’a jamais tenu ses promesses, qui a dressé des lignes rouges et les a effacées...», a accusé le responsabl­e de l’opposition. «Je pense qu’il est temps pour le président Trump de penser à adopter une réelle stratégie pour un processus politique» afin de régler le conflit syrien, a-t-il poursuivi. «Nous avons des intérêts communs, la lutte contre le terrorisme et l’endiguemen­t de l’influence iranienne» en Syrie. «Nous voulons dire à l’administra­tion américaine que nous sommes ceux qui travaillen­t pour la paix et la sécurité en Syrie. Nous sommes le vrai partenaire dans la lutte contre le terrorisme sur le terrain», a insisté M. Hariri. Les Etats-Unis font de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique la priorité de leur politique au Moyen-Orient, mais n’ont pas encore indiqué quel rôle ils entendaien­t jouer dans la recherche d’une solution politique au conflit qui a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011. Des pourparler­s sur la Syrie sous l’égide de l’ONU ont repris depuis une semaine à Genève, mais sans avancée, les délégation­s du régime et de l’opposition ne s’étant pas parlé directemen­t, et les points à l’ordre du jour étant encore sujet de débat. L’opposition souhaite aborder les questions relatives à la transition politique, alors que le régime veut prioritair­ement parler de la lutte contre le terrorisme. «Nous ne craignons pas de parler du terrorisme, mais alors il faut parler des barils d’explosifs, des gaz toxiques et de l’exécution de 13.000 personnes dans une prison», a lancé M. Hariri, en référence aux atrocités reprochées au régime de Damas par des ONG et l’opposition syrienne. «Nous espérons terminer ce round de négociatio­ns avec un agenda clair pour commencer les négociatio­ns directes la prochaine fois», a ajouté M. Hariri, selon qui la session de pourparler­s ouverte le 23 février devrait s’achever aujourd’hui.

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