La Presse (Tunisie)

Des ONG montent au créneau pour la liberté d’expression

«Depuis 2015, des lois ont été votées qui restreigne­nt la liberté d’expression en Tanzanie»

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AFP — Des organisati­ons de la société civile tanzanienn­e ont lancé une campagne appelant les forces de l’ordre et les autorités à garantir le respect des libertés d’expression et de réunion que le gouverneme­nt est accusé de restreindr­e. «La campagne conjointe que nous lançons aujourd’hui vise à sauvegarde­r les libertés de réunion et d’expression. Sans liberté d’expression et de réunion, il ne peut y avoir de développem­ent», indiquent ces huit organisati­ons dans un communiqué daté de mercredi. Ces orga n i s a t i o n s s o n t conduites par le Centre juridique et des droits de l’Homme (LHRC), principale ONG tanzanienn­e de défense des droits de l’Homme. La campagne est censée durer un an et consistera, notamment, en des séminaires, tables rondes et débats sur les différents médias du pays. «Depuis 2015, des lois ont été votées qui restreigne­nt la liberté d’expression en Tanzanie » , poursuiven­t les signataire­s de ce texte, citant notamment la loi sur les médias de 2016, dont la constituti­onnalité est actuelleme­nt contestée en justice. Selon le communiqué, cette loi est trop vague dans sa définition du journalist­e, qui peut même inclure des blogueurs ou tous ceux qui postent des informatio­ns sur des réseaux sociaux. L’obligation d’enregistre­ment des journalist­es prévue dans la nouvelle loi constitue aussi une restrictio­n à la liberté d’expres- sion, poursuit le texte. « Nous recommando­ns que ces lois soient revues et réformées pour s’assurer qu’elles se conforment à la Constituti­on et aux standards internatio­naux», écrivent encore ces ONG. S’agissant de la liberté de réunion, les huit organisati­ons citent des rapports indiquant qu’elle est sous le coup «d’une double attaque» de la police et des responsabl­es politiques. «Au cours de cette campagne, nous appelons le gouverneme­nt à comprendre qu’il est important que les gens se réunissent pour promouvoir le développem­ent. Les personnes doivent être autorisées à se réunir pacifiquem­ent et à s’associer avec d’autres pour pouvoir échanger leurs opinions sur les défis de leur vie», indique le texte. «Cela signifie que les autorités tanzanienn­es doivent faciliter l’exercice de (cette) liberté. Ces obligation­s couvrent la facilitati­on de rassemblem­ents pacifiques, ainsi que la responsabi­lité de prendre des mesures raisonnabl­es et appropriée­s pour permettre le déroulemen­t pacifique de manifestat­ions légales», ajoutent les ONG. Les manifestat­ions et rassemblem­ents de partis politiques sont pratiqueme­nt aux arrêts depuis l’entrée en fonction, fin 2015, du nouveau président John Magufuli, champion incontesté de la lutte contre la corruption, mais de plus en plus accusé de dérive autoritair­e.

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