Des punaises de lit mortelles
Une Américaine de 96 ans est décédée après une septicémie. Elle présentait de nombreuses piqûres e punaises de lit, alimentant la psychose autour de punaises de lit «tueuses»...
Les punaises de lit sont-elles responsables de la mort de Mary Stoner, une Américaine de 96 ans ? Les hypothèses vont bon train après que l’autopsie du corps de cette nonagénaire a révélé la cause du décès : la vieille dame serait décédée d’une infection bactérienne causée... par des punaises de lit. Dans l’entourage de Mary Stoner, la piste des punaises de lit tueuses est privilégiée : la fille et la petite-fille de la victime avaient été témoins de la présence de nombreuses plaies et piqûres sur la peau de la femme. C’est d’ailleurs après avoir découvert ces symptômes que Mary Stoner avait été conduite aux urgences du York Hospital de la ville d’Hanover en Pennsylvanie (Etats-Unis) pour des examens. Une initiative vaine car l’infection était déjà trop avancée, la femme a succombé peu de temps après son hospitalisation. Les piqûres de punaises de lit sont urticantes et forment des traces rouges sur la peau. Elles sont souvent regroupées en ligne droite ou groupées à un même endroit. Leurs zones de prédilection sont les bras, les jambes et le dos.
Des punaises de lit non pathogènes
Les punaises de lit ont-elles pu tuer Mary Stoner ? L’énigme digne d’un «Cluedo» est rapidement résolue par Pascal Delaunay, entomologiste médical et parasitologue au CHU de Nice. Interrogé par Ouest
France, il balaye l’idée que ces insectes qui se nourrissent du sang humain la nuit puissent déclencher une infection bactérienne. «A ce jour, la punaise de lit n’a jamais démontré de capa- cité à transmettre des agents infectieux». En revanche, il est possible que la piqûre de cette petite bête puisse provoquer une lésion qui peut s’infecter si elle est grattée. « L’animal peut également transporter des agents pathogènes. Mais il n’a jamais été démontré que les punaises de lit étaient vectrices de bactéries, de parasites, de champignons ou de virus», poursuit l’expert. Voilà de quoi faire retomber (un peu) toute psychose autour du danger mortel des nuisibles. L’investigation après le décès de Mary Stoner a révélé que celle-ci résidait dans un établissement envahi par les punaises de lit, aux dires des autres pensionnaires. La propriétaire de cette maison de soins est poursuivie pour «négligences» et «homicide involontaire». Celle-ci a reconnu que les punaises de lit avaient élu domicile dans son établissement depuis septembre 2015. En cas de cohabitation indésirable avec ces nuisibles, la meilleure solution pour les éradiquer reste l’insecticide.