Un combat pour la Tunisie
Aujourd’hui, mercredi 8 mars, le monde célèbre la Journée internationale de la femme, un moment de vérité pour mesurer non pas ce qu’on a fait pour la femme mais bien ce que la femme a réalisé elle-même pour s’imposer en tant que partenaire incontournable dans la dynamique de production des richesses et de construction de l’histoire.
L’on a pris l’habitude ces dernières années, plus particulièrement dans les pays dits en voie de développement, ou en train de migrer vers la démocratie, d’énumérer les acquis réalisés en faveur de la femme pour qu’elle s’intègre dans la dynamique de développement.
Et le discours pompeux qui accompagne généralement les manifestations organisées en de telles occasions cultive, malheureusement et le plus souvent avec la complicité consciente ou inconsciente de beaucoup de femmes appartenant même à l’élite, un sentiment de paternalisme déplacé et une culture d’assistanat dont la femme ne peut se libérer. Ce sentiment est bien réel, même si les législations visant à autonomiser la femme, à la responsabiliser et à en faire non pas l’égale de l’homme mais bien son partenaire se multiplient à un rythme de plus en plus soutenu. Et si aujourd’hui, on continue à dénoncer les inégalités et les injustices dont la femme souffre dans le monde et à développer ce discours revendicatif revenant aux années 70 du siècle précédent, c’est que l’approche suivie jusqu’ici n’a pas été rentable et il faut que les femmes changent elles-mêmes et leurs mentalités et leurs méthodes d’action.
En Tunisie, nos femmes ont heureusement bien compris qu’elles n’ont besoin de personne pour s’affranchir et arracher leur droit à la participation et à l’édification.
Et même si des difficultés de conjoncture persistent (une organisation féminine, l’Unft au passé prestigieux, à la dérive, des partis politiques qui considèrent les femmes comme un vivier électoral ni plus ni moins, etc.), il est tout de même, un motif de fierté: les héritières de Didon, de Fatima El Fihria, de Aziza Othmana et de Radhia Haddad qui ont dit un non assourdissant à une certaine loi du 13 août 2012 appelant à «la complémentarité» poursuivront le combat et elles le gagneront pour la Tunisie.
les héritières de Didon, de Fatima El Fihria, de Aziza Othmana et de Radhia Haddad qui ont dit un non assourdissant à une certaine loi du 13 août 2012 appelant à «la complémentarité» poursuivront le combat et elles le gagneront pour la Tunisie.