Le Document de Carthage revisité et revivifié
Hier, au palais Edhiafa à Carthage, Youssef Chahed a rencontré les signataires du Document de Carthage qui sont encore disposés à soutenir le gouvernement d’union nationale. Mais à condition que le Document se transforme en un programme commun et que sa m
Youssef Chahed, chef du gouvernement d’union nationale, devait rencontrer, hier, les neuf responsables des partis politiques et les trois leaders des organisations nationales (Ugtt, Utica et Utap) signataires du Document de Carthage. Malheureusement, seuls cinq partis politiques ont assisté à la rencontre qui s’est déroulée au palais Edhiafa à Carthage, outre les trois organisations nationales. Et les partis Echâab, Machrou Tounès, l’Intitiative et l’Union patriotique libre (UPL) de se retrouver écartés pour des raisons qui ne leur ont pas été fournies officiellement par la présidence du gouvernement. Et c’est ce qui a poussé certains des leaders de ces partis à expliquer aux médias les raisons de leur mise à l’écart. Ainsi, Zouhaier Maghzaoui, fraîchement réélu secrétaire général du Mouvement Echâab, considère-t-il que «Youssef Cha- hed n’écoute que ceux qui soutiennent ses politiques ratées», et il ajoute: «La crise qui touche le pays dans les domaines économique, social, politique et sécuritaire s’est encore aggravée à la lumière du dernier remaniement ministériel partiel opéré par Youssef Chahed qui n’a consulté personne avant de révoquer Abid Briki de son poste de ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance et aussi quand il a décidé de supprimer le ministère, une fois que Khelil Ghariani, viceprésident de l’Utica, s’est excusé pour succéder à Abid Briki».
Youssef Chahed, chef du gouvernement d’union nationale, devait rencontrer, hier, les neuf responsables des partis politiques et les trois leaders des organisations nationales (Ugtt, Utica et Utap) signataires du Document de Carthage. Malheureusement, seuls cinq partis politiques ont assisté à la rencontre qui s’est déroulée au palais Edhiafa à Carthage, outre les trois organisations nationales. Et les partis Echâab, Machrou Tounès, l’Intitiative et l’Union patriotique libre (UPL) de se retrouver écartés pour des raisons qui ne leur ont pas été fournies officiellement par la présidence du gouvernement. Et c’est ce qui a poussé certains des leaders de ces partis à expliquer aux médias les raisons de leur mise à l’écart. Ainsi, Zouhaier Maghzaoui, fraîchement réélu secrétaire général du Mouvement Echâab, considère-t-il que «Youssef Chahed n’écoute que ceux qui soutiennent ses politiques ratées», et il ajoute : «La crise qui touche le pays dans les domaines économique, social, politique et sécuritaire s’est encore aggravée à la lumière du dernier remaniement ministériel partiel opéré par Youssef Chahed qui n’a consulté personne avant de révoquer Abid Briki de son poste de ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance et aussi quand il a décidé de supprimer le ministère, une fois que Khelil Ghariani, vice-président de l’Utica, s’est excusé pour succéder à Abid Briki». Du côté de Machrou Tounès, on n’est pas surpris de l’exclusion de Mohsen Marzouk de la rencontre d’hier. Mohamed Troudi, député du groupe Al Horra parlant au nom de Machrou Tounès, explique : «Les clauses du Document de Carthage ont été violées à plusieurs reprises, les signataires ne sont consultés sur aucun sujet important et il est normal que notre parti qui a annoncé qu’il fait désormais partie de l’opposition ne soit pas invité à la rencontre d’hier». Quant à l’Union patriotique libre, on peut comprendre aisément les raisons de son absence. Et même s’il n’a pas encore réagi, sa mise à l’écart était attendue dans la mesure où Slim Riahi a déjà annoncé qu’il ne fait plus partie de la coalition qui soutient Youssef Chahed et a appelé à plusieurs reprises à une élection présidentielle anticipée, «ce qui lui a valu la levée de la protection sécuritaire dont il bénéficiait».
Soutien «irréversible et indéfectible» d’Ennahdha
Hier, donc, Youssef Chahed a réuni autour de lui les signataires du Document de Carthage qui lui ont réaffirmé leur soutien mais en contrepartie de certaines rectifications qu’il s’engage à apporter au Document qui pourrait «devenir un programme clair avec un calendrier d’exécution défini à l’avance». Et bien avant que la rencontre ne se tienne, Ennahdha a tenu, par la voix de son président, Rached Ghannouchi, à «réitérer son soutien irréversible et indéfectible au gouvernement». Certains observateurs y voient une fleur qu’Ennahdha jette à Youssef Chahed dans le but de lui faire comprendre que «les tractations secrètes en vue de renforcer éventuellement son gouvernement par des personnalités considérées comme ayant un certain poids sur la scène nationale (certains parlent même de la possibilité de décerner un poste ministériel à Mohsen Marzouk dans le but de créer ce qu’ils appellent l’équilibre des soutiens) ne résoudront pas la crise, Ennahdha étant toujours présente activement au sein du Parlement où sa voix est écoutée et ses députés font toujours preuve de discipline quand il s’agit des décisions fondamentales». Du côté de l’Ugtt, Noureddine Taboubi ne promet rien en participant «à ce dialogue national et social» en prévision duquel le département études et recherches de la Centrale ouvrière a déjà élaboré un document de vingt pages avec l’objectif de transformer les clauses contenues dans le Document de Carthage en des programmes pratiques et réalisables. Il attend pour voir comment vont réagir les signataires du Document ou ce qui en reste aux propositions de l’Ugtt.