la région, toujours la région
ON a toujours dit que le développement dans les régions intérieures du pays en vue de les sortir de l’état de marginalisation dans lequel elles s’enlisent depuis des décennies constitue bien l’objectif principal de la révolution et aussi la mission essentielle de tous les gouvernements qui ont dirigé le pays depuis le 14 janvier 2011.
Malheureusement, au contact avec les vérités du terrain, on a découvert qu’il reste beaucoup à faire pour éradiquer les obstacles qui entravent encore la mise en oeuvre de la discrimination positive érigée en principe constitutionnel au profit des régions prioritaires.
Et même s’il règne une unanimité partagée par l’ensemble des forces politiques du pays, qu’elles soient au pouvoir ou dans l’opposition, sur la nécessité d’accorder la priorité absolue à ces régions, il reste encore qu’il faut déployer un effort supplémentaire pour que toutes les composantes partenaires de la dynamique de développement s’intègrent dans l’approche mise en oeuvre par le gouvernement Youssef Chahed.
L’engagement de consacrer 70% du budget de développement aux régions intérieures est à considérer comme une décision aussi courageuse qu’audacieuse.
Courageuse parce qu’elle montre que le gouvernement est convaincu que la relance de la machine économique passe inéluctablement par la promotion de ces régions et l’écoute active des préoccupation de leurs habitants, plus particulièrement les jeunes qui ne peuvent plus attendre le retour des investisseurs étrangers ou la décision des opérateurs tunisiens de sortir de leur inertie ou de leur peur et crainte d’investir dans des régions peu sûres.
Et c’est bien à l’Etat de donner l’exemple en accélérant la réalisation des projets d’infrastructure de base.
Audacieuse aussi dans la mesure où les projets annoncés, hier, par le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale dans le gouvernorat de Tozeur ont la particularité d’allier la complémentarité à l’intégralité (tourisme, électrification, zone logistique, industrie…).
Il reste, cependant, à l’administration de suivre le rythme de réalisation des projets programmés en rompant avec sa lenteur traditionnelle et en assumant sa mission initiale, celle de locomotive et de fer de lance de l’action de développement.