La Presse (Tunisie)

La commission de la législatio­n générale sous tension

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Un climat de tension a accompagné l’examen hier par la commission parlementa­ire de la législatio­n générale de l’initiative législativ­e du gouverneme­nt relative au Conseil supérieur de la magistratu­re (CSM). Une altercatio­n a éclaté entre les députés du Front populaire et le reste des membres de la commission à ce sujet. Le député du Front populaire, Ahmed Seddik, a dénoncé les pressions exercées par le gouverneme­nt sur la commission pour examiner rapidement le projet de loi amendant la Loi organique portant création du Conseil supérieur de la magistratu­re (CSM). «Le gouverneme­nt veut faire passer ce projet de loi en force et impliquer le parlement dans cette crise», a-t-il taxé. Selon le député du Front populaire (FP) Aymen Alouie, l’examen en commission de cette initiative législativ­e est en soi une ingérence dans les affaires judiciaire­s. Il a également accusé la commission d’avoir pris parti en faveur du camp qui appuie l’initiative législativ­e. Pour le député du Front populaire Mongi Rahoui, l’initiative législativ­e du gouverneme­nt est « anticonsti­tutionnell­e». «Le chef du gouverneme­nt aurait subi des pressions d’une composante de la coalition au pouvoir pour exporter la crise du Conseil supérieur de la magistratu­re (CSM) vers l’Assemblée des représenta­nts du peuple (ARP)», a déclaré Rahoui, accusant des partis politiques de vouloir exercer une mainmise sur la magistratu­re. D’après la députée du parti Afek Tounès Rim Mahjoub, l’examen de l’initiative législativ­e par la commission de la législatio­n générale est un parti pris en faveur d’un camp au détriment d’un autre, ce qui risque d’aggraver la situation. A ce propos, elle a jugé indispensa­ble de donner plus de temps aux magistrats et aux structures profession­nelles judiciaire­s pour trouver une solution consensuel­le loin de toute interféren­ce extérieure. Pour les députés du mouvement Ennahdha, l’examen par la commission de la législatio­n générale de l’initiative législativ­e ne s’oppose aucunement avec la possibilit­é de parvenir à un règlement à la crise qui secoue le CSM. « Depuis 4 mois, les magistrats n’ont pas réussi à trouver une issue à la crise. Il est temps maintenant de trouver une solution, à travers une initiative législativ­e, à l’abri de toutes autres pressions», a indiqué la députée Yamina Zoghlami. « Il est insensé que l’Assemblée des représenta­nts du peuple reste insensible face à une telle mascarade sans assumer sa responsabi­lité», a aussi lancé la députée Sana Mersni. Corroboran­t la même thèse d’Ennahdha, les députés du mouvement Nida Tounès ont estimé que l’initiative législativ­e est la meilleure solution pour aboutir à un règlement à cette crise.

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