Accord financier adopté à l’ARP
Les deux enveloppes permettront la gestion intégrée des ressources hydriques et le réaménagement de stations d’assainissement
L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, lors d’une séance plénière, tenue hier, un accord de coopération financière, au titre de l’année 2014, conclu entre la Tunisie et l’Allemagne Fédérale, à Tunis, le 22 juillet 2016, d’une valeur globale de 119 millions d’euros (289 millions de dinars-MD). En vertu de cet accord, le gouvernement de la République Fédérale d’Allemagne (RFA) s’engage de permettre à la Tunisie ou à tout autre bénéficiaire, qui sera choisi par les deux gouvernements, de bénéficier d’une enveloppe de 116 millions d’euros (282 MD) sous forme de crédits et de 3 millions d’euros (7 MD) en tant que contributions financières. Octroyées par la Banque de développement allemande (KFW), ces deux enveloppes seront orientées par le gouvernement tunisien pour la réalisation de projets prioritaires. Il s’agit, notamment, de réaliser le projet de la gestion intégrée des ressources hydrauliques, conçu dans le cadre du programme de développement des régions intérieures du pays. Mobilisant un investissement global de l’ordre de 229 millions d’euros (556 MD), ce projet sera financé conjointement par le budget de l’Etat et la KFW. Il permettra de renforcer l’effort déployé par le gouvernement en vue de préserver les richesses hydrauliques et d’assurer une meilleure gestion de la demande en eau. Le deuxième projet portera sur le réaménagement et l’élargissement des stations d’assainissement et de pompage. Le financement sera assuré grâce à un crédit à conditions privilégiés d’une valeur de 50 millions d’euros (121 MD), qui sera octroyé au ministère des Affaires locales et de l’Environnement et à l’Office national de l’assainissement (Onas). Des ressources additionnelles seront mobilisées pour financer la tranche complémentaire du programme d’élargissement et de réaménagement de 19 stations d’assainissement et de 130 stations de pompage, dont la première tranche a été financée, par la Banque allemande de développement (54,9 millions d’euros-132 MD) et l’Agence française de développement (18,5 millions d’euros-45 MD), dans le cadre du programme de Facilité d’investissement du voisinage, et via un don de 3 millions d’euros (7 MD), octroyé par la Commission européenne. Lors de la discussion du projet, certains députés ont mis en relief l’importance de ce crédit en termes de soutien à l’agriculture, s’agissant notamment de l’approvisionnement en eau potable des habitants des régions intérieures, critiquant, toutefois, le manque de clarté des exposés de motifs de ce projet. En effet, le député Ammar Amroussia a estimé que les explications sont floues voire comportent «une tricherie», s’interrogeant sur le pourquoi de la discussion d’un accord signé depuis 2014. De son côté, le député Zouheïr Rjeibi a requis la nécessité d’expliquer les dispositions de cet accord, remettant en question sa discussion uniquement au sein de la commission des finances et sa non-présentation aux commissions spécialisées (agriculture et industrie), s’étonnant de l’absence du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, sachant que l’accord concerne son département. La députée Jamila Jouini a demandé au gouvernement d’exécuter les projets programmés selon une stratégie cohérente afin d’assurer leur pérennité, de fixer une liste de projets et de définir les priorités en fonction de critères clairs.
Deux patrouilleurs de haute mer
L’ARP a adopté, d’autre part, un projet de loi portant approbation de l’accord de crédit acheteur et son avenant pour l’acquisition de deux patrouilleurs de haute mer au profit du ministère de la Défense nationale. Le projet de loi a été adopté avec 129 voix pour, 2 abstentions et 1 objection. Lors d’une séance plénière consacrée à l’examen de plusieurs projets de lois, le ministre de la Défense nationale, Farhat Horchani, a souligné que son département avait l’intention d’acquérir ces deux patrouilleurs depuis 2014. Une commission ministérielle chargée de l’élaboration du cahier des charges a été créée à cet effet, a-t-il encore souligné. Selon le ministre, les deux navires «Salammbô» et «Kheïreddine» dont dispose le département de la Défense sont trop vieux dans la mesure où ils ont été livrés à la Tunisie il y a plus de 40 ans. «Aujourd’hui, ces navires sont en fin de carrière et ne peuvent plus s’éloigner des côtes tunisiennes», a indiqué le ministre. D’après Horchani, les nouveaux patrouilleurs qui seront construits par une société néerlandaise, vainqueur de l’appel d’offres, seront capables de rester plus longtemps en haute mer et dans des conditions météorologiques difficiles. L’accord conclu avec la société néerlandaise prévoit l’acquisition par la Tunisie de 4 patrouilleurs de haute mer. Les trois premiers seront livrés en 2018 alors que le 4e en 2019.