L’électro-pop démocratisé
Les «Pardon My French», formés par 4 membres, et amis de longue date, ont su se démarquer en empruntant et en remodelant des pistes sonores, nouvelles, très peu, voire pas du tout jouées sur la scène musicale tunisienne.
Après une disparition momentanée, un ancien groupe de pop tunisien renaît de se ses cendres et ne laisse pas de marbre un public à l’oreille sensible. Désormais connu sous l’appellation «Pardon My French», ces derniers nous ont enivrés récemment lors d’un live mémorable, clôturant en beauté la 17e édition du «Festival de la paix ? ». Nombreux sont les groupes aux répertoires musicaux classiques et aux reprises cultes. Ils se succèdent dans des festivités diverses mais finissent par se faire broyer par la concurrence. Les «Pardon My French», formés par 4 membres, et amis de longue date, ont su se démarquer en empruntant et en remodelant des pistes sonores, nouvelles, très peu, voire pas du tout jouées sur la scène musicale tunisienne. Et pour cause ? Le répertoire qu’il concocte reste difficilement exploitable. En effet, en troquant leur passion pour de la pop musique ordinaire de l’époque, ils choisissent, pour leur grand retour officiel, effectué le 12 septembre 2016, de partir à la conquête de l’électro-pop. La sauce a pris ! Et le quatuor parvient à attirer de plus en plus un public sélectif, assoiffé de nouvelles découvertes sonores, notamment en ligne, où ils ont provoqué un tollé de réactions positives suite à leur reprise de «Feel for you» de Disclosure. En l’annonçant tel un teaser de leurs prochaines performances, le morceau avait fait sensation. Des reprises originales de Bowie, Daft Punk, Massive attack, Moderat, Rone, The XX, ou Jean Michel Jarre se sont succédé par la suite …Cette culture de l’électro – pop reste encore méconnue en Tunisie, mais, en la diffusant, la bande parvient à imposer un genre musical totalement inédit, soutenue par la voix féminine de Balkis Afifa Bousetta, de Malek Mestiri (beatmaker), Rayen Kaboudi à la basse et le claviériste Slim Limem. Au moment où ils se sont séparés, chacun d’entre eux a affiné ses influences musicales. Leur background musical s’est peaufiné permettant l’émergence d’un répertoire de titres éclectiques, du «british-french» généralement revisité. Ces artistes ont nourri une passion sans borne pour la musique, à un âge avancé : chacun, de son côté, s’essayait au maniement instrumental ou au chant. Ils n’en n’ont pas fait une formation académique. Issus de domaines différents (Sound Designer, Business, ingénierie ou encore littérature anglaise…), leur engouement pour la musique a été entretenu, en parallèle. Un album propre à eux est en préparation : 4 titres sont déjà prêts. Mais du travail reste encore à accomplir. «La composition prend énormément de temps. Pour l’instant, on procède à des improvisations en live !» , nous confie Malek Mestiri. Leur participation à de prochains festivals n’est pas du tout à écarter, mais le groupe préfère le faire avec leur propre musique. De retour il ya à peine quelque mois, ils procèdent à un retour doux mais sûr, plus du côté de Sousse que de la capitale… La décentralisation reste importante pour eux. Cet après-midi-là, Sadrumet, un ami-artiste, s’est joint a eux pour le concert organisé à l’occasion de la clôture du «Festival de la paix ?». Armé de son violon, il est venu rajouter du peps à une performance qui n’avait déjà rien à envier. Musicien, compositeur et violoniste virtuose, Sadrumet est connu pour ses reprises musicales de séries et de films. L’image du groupe est finement entretenue par le photographe Hamiddedine Bouali, et Kaïs Brahem, graphiste. Et l’aventure ne fait que commencer…