Hommage aux pionniers
Du 20 mars au 25 juillet, la Tunisie fêtera le 50e anniversaire du cinéma tunisien. Voici un avant-goût de cette manifestation, conjointement organisée par le ministère des Affaires culturelles et le Cnci.
En mars 1957, le premier film 100% tunisien est né et projeté dans la salle Le Mondial, rue Ibn-Khaldoun. Il s’agit de El Fajr, d’Omar Khlifi. Mars 2017 on souffle la cinquantième bougie de cette sortie cinéma qui a marqué toute une génération de Tunisiens. Cette manifestation qui se déroulera du 20 mars au 25 juillet verra l’organisation de séminaires mais aussi la projection de films couvrant ces cinquante dernières années dans les écoles et les universités à Tunis et à travers les régions en mettant en valeur les créateurs de chaque région. «Il s’agit de rendre hommage aux fondateurs de l’Etat de l’indépendance qui ont cru que l’image joue un rôle très important pour défendre la cause nationale et élever le niveau culturel des Tunisiens, dit Fethi Kharrat, directeur général du Cnci, un hommage également à ceux qui ont doté la Tunisie de ses propres laboratoires de développement de films afin qu’elle ne soit plus dépendante de l’étranger. Cette manifestation permettra à la jeune génération de découvrir tout un pan du patrimoine tunisien qui est une expression de l’identité tunisienne. C’est aussi une reconnaissance pour ceux qui nous ont quittés tels que : Mustapha Fersi, Hammadi Essid, Ibrahim Babay, Hammouda Ben Halima, Kalthoum Bornaz, Taoufik Rais, Othmane Ben Salem, Abderrazek Hammami, Ali Abdelwaheb, Azzedine Ben Ammar, Ahmed Attia et Habib Masrouki. Trouver une expression cinématographique tunisienne était le rêve des fondateurs à cette époque, aujourd’hui une partie de ce rêve est réalisée mais il reste un long chemin à faire». Les dates qui ont été choisies sont symboliques : le 20 mars ouverture avec un hommage à Omar Khlifi et la projection du film El Fajr dans une version numérique en présence de Habib Chaâri et Salwa Mohamed, le 9 avril un grand hommage sera rendu aux «fabricants» des films, à savoir les techniciens de l’image, du son, etc., qui apparaissent dans les génériques et qui ont joué un rôle très important dans le cinéma tunisien ces cinquante dernières années. Le 25 juillet, cette manifestation sera clôturée avec une rencontre qui réunira toutes les générations de cinéastes tunisiens, une manière de souligner la continuité dans la fabrication de l’image.