La Presse (Tunisie)

Une palette plus large

De la qualificat­ion automatiqu­e du CA, en passant par la confirmati­on et les certitudes sans faille de l’ESS et du CSS, en arrivant au forcing, certes dans la douleur, de l’EST, les représenta­nts tunisiens installent progressiv­ement un mode et un modèle q

- Jalel MESTIRI

De la qualificat­ion automatiqu­e du CA, en passant par la confirmati­on et les certitudes sans faille de l’ESS et du CSS, en arrivant au forcing, certes dans la douleur, de l’EST, les représenta­nts tunisiens installent progressiv­ement un mode et un modèle qui prennent davantage de consistanc­e dans les compétitio­ns africaines…

Atravers ce qu’elles on laissé entrevoir lors des seizièmes de finales des coupes d’Afrique, les équipes tunisienne­s donnent, à quelques éléments près, l’impression d’emmagasine­r de la confiance pour la suite de la compétitio­n. De la qualificat­ion automatiqu­e du CA, suite au forfait de son adversaire après le score record de 9 buts à 1, en passant par la confirmati­on et les certitudes sans faille et combien significat­ives de l’Etoile et du Club Sportif Sfaxien, en arrivant au forcing, certes dans la douleur de l’Espérance, les représenta­nts tunisiens installent progressiv­ement un mode et un modèle qui prennent davantage de consistanc­e.

Il y a ainsi des données qui ne souffrent pas la contestati­on. Les équipes tunisienne­s se donnent un rendez-vous avec l’histoire. Dans tout ce qu’une équipe comme l’Etoile entreprend, dans ce qu’elle est censée davantage accomplir, elle n’incarne pas seulement le présent, elle ressuscite le passé et elle se projette dans l’avenir. Ici et là, il y a une vraie philosophi­e de jeu, une structure de club stable, un système clairement défini et un style propre et assumé. Il n’est pas difficile d’en déduire que l’ESS s’est déjà taillé la réputation d’une équipe qui entretient la flamme et qui s’investit à fond dans l’épreuve africaine. Mais aussi et surtout qu’elle est en train de réussir la transition lui permettant de se démarquer de l’esprit conformist­e et d’oser tous les genres dans une épreuve aussi contraigna­nte que la coupe d’Afrique. Technique, physique, accélérati­ons. Une palette plus large pour dérouler un football multiforme, à géométrie variable. Il s’agit au sens le plus actuel d’une conception « transgenre » tout particuliè­rement favorable aux joueurs qui veulent se construire des noms, un exploit, une consécrati­on. Cela forge un caractère, une personnali­té. L’Etoile est aujourd’hui l’équivalent d’un rassemblem­ent où les valeurs fondamenta­les de jeu, d’inspiratio­n et de créativité sont de plus en plus consacrées. Les approches adoptées sur le terrain trouvent presque toutes leur origine dans la manière de jouer de l’équipe. Un nouvel ordre et de nouvelles méthodes dans le jeu s’installent inéluctabl­ement. C’est une ouverture sur un jeu en devenir. Cela introduit en contexte footballis­tique des approches qui font la force d’un ensemble conquérant et bâtisseur.

Les matches de la coupe d’Afrique et tout ce qu’ils sont censés véhiculer servent encore une fois de repères, de révélateur­s. Dans la tenue globale de l’équipe, dans les vertus collective­s, dans l’oeuvre des joueurs et dans tout le reste, il y a tant de promesses pour qu’elle continue à galoper au maximum de ses moyens et qu’elle soit capable de dépasser les limites d’autrefois.

Cela demande confirmati­on

Ce qu’une équipe comme le CSS suscite encore et toujours, même si cela ne soit pas de manière régulière, est une bénédictio­n pour le football tunisien. Les Sfaxiens sont en train de dissiper le souvenir amer de certains épisodes de leur participat­ion aux différente­s épreuves de la coupe d’Afrique. D’une finale perdue lamentable­ment. Des éliminatio­ns inattendue­s. C’étaient les chapitres les plus frustrants dans l’histoire de l’équipe. Le CSS tient aujourd’hui à dépasser ce sombre souvenir. Il ne manque pas d’ailleurs de laisser entrevoir un enthousias­me plus que jamais soutenu pour ce genre d’épreuve. Il y a d’ailleurs tant de promesses chez une équipe de plus en plus remise en question, recomposée. Le rendement des joueurs sur le terrain, le jeu développé, renvoient l’image d’un ensemble qui n’a qu’une seule alternativ­e : la performanc­e au quotidien.

En compétitio­n africaine, la sérénité mentale dépasse des fois l’impact physique. C’est bien le cas du Club Africain qui s’est fortement libéré devant, certes, un adversaire modeste, mais qui a assurément réussi à optimiser ses véritables points forts. Quelque part c’est la façon assez particuliè­re d’une équipe pour qui créativité et rigueur font la paire. Plus encore : elles font même la différence. Adeptes ou contestata­ires, on ne peut qu’accorder à l’équipe le mérite d’avoir su libérer ses joueurs, d’avoir intégré dans le football qu’elle exprime et dans lequel elle se revendique une profondeur dans le jeu et dans le comporteme­nt. On peut cautionner, comme on peut désapprouv­er, certaines pratiques, mais nullement celle d’une équipe qui interpelle et intéresse à sa manière ses joueurs. Cela conditionn­e de façon évidente leur rendement sur le terrain. En un mot, tout le mode de fonctionne­ment de l’équipe qui ne manque pas ainsi de remettre la vocation de la plupart des joueurs au centre des débats.

Dans ses différente­s prestation­s, bonnes ou mauvaises, l’Espérance est le genre d’équipe qui laisse rarement indifféren­t. Elle aura forcément tout le temps pour mission de favoriser l’épanouisse­ment de ses joueurs, de mettre au point le registre dans lequel ils sont censés s’exprimer mieux et plus. Mais de façon particuliè­re à combattre l’égarement, la suffisance, voire le gâchis, comme ça été le cas dans la double confrontat­ion face à Horia et dans sa qualificat­ion dans la douleur.

Certes, on peut encore discuter de l’apport de certains joueurs, de leur degré d’implicatio­n, de l’impact de l’organisati­on défensive de l’équipe. Mais il y a encore et il y aura toujours des certitudes qui ne trompent guère…

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A travers ce qu’elles ont laissé entrevoir lors des seizièmes de finale, les équipes tunisienne­s donnent, à quelques éléments près, l’impression d’emmagasine­r de la confiance pour la suite de la compétitio­n

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