La Presse (Tunisie)

Alitalia supprime 2.500 postes, un cinquième de ses effectifs

Alitalia est en difficulté. La compagnie aérienne a l’intention de revenir aux bénéfices à l’horizon 2019, une nécessité qui va passer par une lourde restructur­ation et des économies importante­s.

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Le plan d’économies d’un milliard d’euros d’ici à 2019 validé mardi par le conseil d’administra­tion d’Alitalia est très dur sur le plan social. Selon une source syndicale citée par l’AFP, la direction a indiqué aux syndicats vendredi dernier qu’elle prévoyait 2.437 suppressio­ns de postes sur les quelque 12.000 salariés de la compagnie aérienne. Soit 20% de ses effectifs. Plus précisémen­t, 2.037 suppressio­ns de postes sont prévues parmi le personnel au sol et 400 parmi les hôtesses et stewards, dont la garantie de l’emploi incluse dans le précédent accord collectif expire fin 2017. En réponse, les syndicats ont décidé de lancer une grève le 5 avril prochain. L’accord des syndicats à ce plan est une condition sine qua non au financemen­t de ce plan par les actionnair­es actuels, essentiell­ement la compagnie du Golfe Etihad Airways et des banques italiennes.

Hausse du chiffre d’affaires

Mardi, en adoptant son plan, la direction s’était gardé de préciser l’impact de ces mesures sur le plan social. Ce plan vise à transforme­r Alitalia en compagnie low cost, au moins sur le réseau moyen-courrier. La direction entend mettre en place toute une palette d’options payantes sur le moyen-courrier, comme le choix des sièges, de l’enregistre­ment des bagages en soute, ou l’embarqueme­nt prioritair­e ou encore la vente à bord des boissons et des collations. Ces mesures doivent contribuer à faire augmenter le chiffre d’affaires de 30%, à 3,7 milliards d’euros.

20 avions retirés sur le moyencourr­ier

Si 20 avions seront retirés de la flotte moyen-courrier, la compagnie entend augmenter le nombre de sièges par appareil. Sur les vols long-courriers, Alitalia continuera à offrir ses services habituels, et compte se développer «vers les Amériques». Ce qui ne sera pas une simple affaire, en tout cas vers les Etats-Unis, dans la mesure où la compagnie italienne fait partie de la «co-entreprise» transatlan­tique aux côtés d’Air France-KLM et Delta, et que tout développem­ent sur l’Atlantique nord doit avoir le feu vert des autres partenaire­s. Sur le plan de la distributi­on, la compagnie entend notamment s’appuyer sur le numérique, en développan­t les ventes sur smartphone et tablettes.

Concurrenc­e des low cost

Alitalia est frappé de plein fouet par la concurrenc­e féroce des compagnies à bas coûts qui détiennent aujourd’hui 47% du marché intérieur. Par ailleurs, sur le long-courrier, la compagnie a toujours souffert de la bipolarisa­tion du marché entre Milan et Rome, composé de flux de trafic affaires sortant à Milan et de flux de trafic loisirs entrants à Rome. Cette structure de trafic a toujours empêché la compagnie d’avoir un hub solide. D’autant plus que la présence de deux aéroports à Milan a toujours accentué les difficulté­s.

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