Sur la vague de l’enthousiasme
En gagnant, trois ans plus tard, un match africain à l’extérieur, l’Etoile du Sahel confirme ses ambitions. L’enthousiasme qui l’habite aujourd’hui peut la mener très loin
Une victoire à l’extérieur pour le compte des coupes africaines, cela n’était plus arrivé à l’Etoile Sportive du Sahel depuis 2014 et le règne du Français Roger Lemerre. Cela se passait en Afrique du Sud devant Supersport. Trois ans après, voilà cette «barrière psychologique» balayée d’un seul trait sur une pelouse difficile, celle de la petite enceinte RobertChamproux d’Abidjan d’une capacité d’accueil d’à peine trois mille spectateurs. Et c’est l’AS Tanda qui a fait les frais de la fin de cette impuissance à imposer sa loi hors de Sousse. Cela témoigne d’une concentration constante et d’une superbe abnégation, du moment que l’on ne leur demandait pas tant. Le fait de partir en terre ivoirienne nantis d’une avance de trois buts sans en avoir encaissé aucun n’a généré ni baisse de concentration ni relâchement coupable chez les hommes d’Hubert Velud qui ont fait valoir leur immense expérience du circuit continental. Il ya à peine quelques semaines, on les trouvait lessivés, au bout du rouleau et harassés par le rythme infernal qui leur est imposé. A présent, c’est comme s’ils renaissaient de leurs cendres et retrouvaient de nouvelles énergies. A l’image d’un Mohamed Amine Ben Amor, autoritaire et inspiré au milieu, où il ne se contente pas de récupérer, mais sait également relancer et finaliser les actions offensives. Dimanche, à Abidjan, il a évolué en véritable métronome. Son impact s’est révélé énorme avec une passe décisive sur le premier but inscrit à l’heure de jeu par le Brésilien Da Costa, qui venait de remplacer Ameur Bouazza, et le but de la victoire, cinq minutes plus tard qui porte sa signature. Sacré Ben Amor !
Un soulagement
L’un des motifs de satisfaction que l’on peut retenir de ce safari : le sourire retrouvé de Da Costa. Conspué et critiqué par les supporters au match aller pour un ratage déconcertant et une certaine nonchalance, ce qui a poussé son entraîneur à le remplacer en cours de jeu, il a été chaudement félicité par ses partenaires après son but de dimanche. Et c’était comme un soulagement et une libération pour un avant-centre qui, on le sait, se nourrit de confiance et de sérénité. Ce qui n’a pas toujours été le cas pour le Brésilien qui n’a jamais fait l’unanimité depuis son arrivée à Sousse. Les copains d’Aymen Mathlouthi ont su étaler leur métier et leurs profondes ressources sous un soleil de plomb et par des chaleurs accablantes et un taux d’humidité très élevé. A présent, les choses sérieuses vont commencer. La nouveauté veut que le format de la Ligue des champions introduise la phase des poules dans la foulée des seizièmes de finale, c’est-àdire dès le prochain tour. L’ESS va bénéficier du privilège d’appartenir au premier chapeau au moment du tirage au sort, aux côtés d’Al Ahly du Caire, d’Ezzamalek et du champion en titre, Sundowns d’Afrique du Sud. Pour sa part, l’Espérance Sportive de Tunis est versée dans le pot 2. Conséquence : les deux représentants du football tunisien en Ligue des champions pourraient se retrouver dans un même groupe au stade des huitièmes qui se joueront en quatre poules de quatre, à partir du 12 mai prochain. De quoi promettre de bien belles choses au public sportif tunisien qui peut raisonnablement rêver d’une finale Etoile-Espérance. Mais le chemin est encore bien long. D’ici là, que d’eau va couler sous les ponts !