La Presse (Tunisie)

Le groupe Etat islamique revendique l’attentat près du Parlement

Selon Scotland Yard, les services de sécurité britanniqu­es ont déjoué 13 tentatives d’attaques depuis juin 2013

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AFP — Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué hier l’attentat à proximité du Parlement britanniqu­e qui a fait trois morts mercredi à Londres, première attaque du groupe extrémiste revendiqué­e au Royaume-Uni. «L’auteur de l’attaque en face du Parlement britanniqu­e à Londres est un soldat de l’EI et l’opération a été menée en réponse à l’appel à frapper les pays de la coalition» internatio­nale antijihadi­stes, a affirmé Amaq, l’agence de propagande de l’EI, citant «une source de sécurité».

AFP — Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué hier l’attentat à proximité du Parlement britanniqu­e qui a fait trois morts mercredi à Londres, première attaque du groupe extrémiste revendiqué­e au Royaume-Uni. «L’auteur de l’attaque en face du Parlement britanniqu­e à Londres est un soldat de l’EI et l’opération a été menée en réponse à l’appel à frapper les pays de la coalition» internatio­nale antijihadi­stes, a affirmé Amaq, l’agence de propagande de l’EI, citant «une source de sécurité». La police, qui a procédé à huit arrestatio­ns, avait indiqué privilégie­r la piste du «terrorisme islamiste». Selon la Première ministre Theresa May, l’auteur de l’attentat, abattu mercredi, est né au Royaume-Uni et était un «extrémiste connu des services de renseignem­ent». Résolue à afficher sa déterminat­ion face au choc de l’attaque la plus meurtrière depuis douze ans au Royaume-Uni, la Chambre des Communes, au grand complet, a observé une minute de silence avant de reprendre hier matin ses travaux. «Nous n’avons pas peur», a clamé la Première ministre Theresa May en s’adressant aux élus, ajoutant que la démocratie allait «toujours triompher». «Cet acte de terrorisme a échoué car nous sommes ici et nous allons reprendre notre travail», a abondé une députée de l’opposition travaillis­te, Harriet Harman. Mercredi en début d’après-midi, un homme barbu et vêtu de noir a lancé sa voiture contre la foule sur un trottoir du pont de Westminste­r, qui enjambe la Tamise face à Big Ben, tuant deux personnes — un homme d’une cinquantai­ne d’années et une femme d’une quarantain­e d’années — et en blessant plusieurs dizaines. Il a ensuite poignardé à mort un policier dans la cour du Parlement, symbole de la démocratie britanniqu­e, avant d’être abattu par la police. Il «est né au Royaume-Uni» et «il y a quelques années, il a fait l’objet d’une enquête du MI5» (service de renseignem­ent) en lien avec «l’extrémisme violent», a dit Mme May, ajoutant qu’il était alors «un personnage périphériq­ue» de cette enquête. Selon une source diplomatiq­ue en Espagne, la femme décédée est une mère de famille britanniqu­e dont la mère est espagnole. Vingtneuf personnes, dont de nombreux touristes, ont été hospitalis­ées. Sept sont toujours dans un état critique, a indiqué la police. Commise un an jour pour jour après les attentats de Bruxelles qui ont fait 32 morts, l’attaque rappelle celles de l’année dernière à Nice (France, 84 morts) et Berlin (12 morts), toutes deux revendiqué­es par le groupe Etat islamique et déjà commises en lançant un véhicule contre la foule. L’attentat de Londres s’inscrit dans un contexte de risque élevé d’attaques en Europe. La police britanniqu­e a procédé dans la nuit à huit arrestatio­ns à six adresses différente­s «à Birmingham, Londres et ailleurs dans le pays», selon le commandant de l’antiterror­isme Mark Rowley.

Opération à Birmingham

Birmingham (centre), deuxième ville du Royaume-Uni, où une opération de police d’envergure a eu lieu, est un fief des islamistes britanniqu­es. Mohamed Abrini, «l’homme au chapeau» des atten- tats de Bruxelles l’an dernier et suspect-clé des tueries de Paris en novembre 2015 y avait séjourné l’été précédant ces attaques. «L’homme de Londres habitait ici», a assuré un témoin du raid policier d’un appartemen­t de Birmingham à l’agence Press Associatio­n. Selon la BBC, la voiture utilisée par l’assaillant pour faucher les piétons sur le pont de Westminste­r a été louée à Birmingham. Parmi les blessés figurent trois élèves français du lycée SaintJosep­h de Concarneau (ouest), en voyage scolaire. Deux sont dans un état grave mais leurs jours ne sont pas en danger. Quatre touristes sud-coréens, deux Roumains, deux Grecs, un Portugais, un Italien, un Américain, un Chinois et un Irlandais ont également été blessés. C’est l’attaque la plus meurtrière au Royaume-Uni depuis les attentatss­uicide du 7 juillet 2005, revendiqué­s par des sympathisa­nts d’AlQaïda, qui avaient fait 56 morts dans les transports en commun londoniens.

«Sympathie» de la Reine

«Londres est déjà passé par là et sait encaisser le coup», a souligné le ministre de la Défense Michael Fallon. «Les Londoniens ne se laisseront pas intimider par le terrorisme», a renchéri le maire de Londres, Sadiq Khan. Le périmètre autour du palais de Westminste­r, coeur politique et touristiqu­e de la capitale, était toujours bouclé hier avec des hélicoptèr­es tournant dans le ciel. Le pont de Westminste­r menant au Parlement était toujours fermé à la circulatio­n pendant que les enquêteurs y poursuivai­ent leur travail. «Mes pensées et mes prières, ainsi que ma plus profonde sympathie, vont à tous ceux qui ont été affectés par l’horrible violence», a déclaré la reine Elizabeth II. Les dirigeants français François Hollande, américain Donald Trump, allemand Angela Merkel et russe Vladimir Poutine ont adressé leurs condoléanc­e au Royaume-Uni. Londres avait été épargnée ces dernières années par les attentats de grande ampleur. Mais les autorités avaient préparé l’opinion publique à une nouvelle attaque, considérée comme inévitable. Selon Scotland Yard, les services de sécurité britanniqu­es ont déjoué 13 tentatives d’attentats depuis juin 2013. «Ce genre d’attaque, au moyen d’objets de la vie quotidienn­e, est incroyable­ment difficile à prévenir», souligne Emily Winterboth­am, spécialist­e de l’extrémisme au cercle de réflexion spécialisé Rusi.

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Lieu de l’attentat près du Parlement à Londres, sur une photo extraite le 22 mars 2017 d’une vidéo filmée par un hélicoptèr­e d’ITN

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