8.000 logements en cours de réalisation
L’éradication des logements désuets et leur remplacement par des logements décents concernent pas moins de 9.000 bénéficiaires dont 2.300 ont déjà reçu leurs clés.
Le prix de l’immobilier continue de grimper, ce qui creuse davantage l’écart entre les besoins des Tunisiens en matière d’acquisition d’une propriété et leur incapacité à y accéder faute de moyens. Aussi, de plus en plus de Tunisiens remettent-ils des demandes auprès du ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire dans l’espoir de décrocher un logement social, dont le prix serait nettement moins gonflé en comparaison notamment avec l’offre standard. Le programme spécifique aux logements sociaux, démarré à l’aube de la révolution, avait permis de comptabiliser, jusqu’en 2012, quelque 123 mille requêtes. Selon M. Mourad Guizani, directeur chargé de l’unité des logements sociaux au sein dudit ministère, la liste n’a toujours pas été arrêtée. Cela dit, il estime qu’il serait fort probable que la liste ne soit amplifiée pour recenser près de 200 mille demandes. Ce programme comprend deux volets essentiels. Le premier vise à éradiquer et remplacer les logements rudimentaires et désuets par des logements décents, qui seraient à l’image de la société moderne. «Cet objectif concerne pas moins de 9.000 bénéficiaires, dont 2.300 ont déjà reçu leurs clés» , indique le responsable. Quant au deuxième volet, il consiste à bâtir des logements sociaux décents en faveur des citoyens à faibles revenus. Actuel- lement, 8.000 logements sont en cours de réalisation, et ce, dans vingt gouvernorats. L’enveloppe allouée à ces projets s’élève à 500MD. Cela dit, ces logements seront décernés aux bénéficiaires jugés comme étant prioritaires. «L’attribution des loge- ments sociaux obéit à un certain nombre de critères, lesquels critères nous permettent de sélectionner les bénéficiaires. En effet, explique M. Guizani, les bénéficiaires doivent être dépourvus de tout titre de propriété. Leurs revenus ne doivent pas dépasser trois fois le SMIG. D’autres facteurs sont pris en compte, dont le nombre d’enfants et les parents pris en charge par le couple-candidat» . Notons que les demandeurs qui ont une personne en situation de handicap à leur charge ont plus de chance de s’aligner parmi les prioritaires que les autres. Les bénéficiaires, dont les dossiers figurent parmi les 200 mille demandeurs, seront identifiés suite à la clôture de la liste et le classement des demandes en fonction des critères pré-indiqués. Le responsable rappelle que les demandeurs sélectionnés seront répartis en trois catégories : ceux dont le revenu mensuel est égal au SMIG, ceux dont le revenu mensuel est le double du SMIG et ceux dont le revenu mensuel est trois fois le SMIG. La première catégorie payera 50% du coût de construction. Quant au deux autres catégories, elles profiteront de réductions pouvant atteindre les 10 mille dinars sur le coût de construction. «Il est nécessaire de faire la distinction entre le coût de la construction et le coût du projet. Ce dernier comptant les études de faisabilité, le lancement des appels d’offres et autres composantes nécessitant des dépenses tout aussi importantes, lesquelles sont prises en charge par l’Etat» , renchérit le responsable. Le paiement des logements sociaux s’étale sur une vingtaine d’années et obéit au principe de locationvente. Le ministère s’applique, parallèlement, à la quête et à l’identification des domaines fonciers susceptibles d’être convertis en des constructions spécifiques aux logements sociaux, notamment dans les régions qui restent encore non concernées par ce programme, malgré le nombre grandissant des demandeurs. «Notre objectif consiste, désormais, à élargir le plan d’intervention du programme dans tout le territoire sans exception» , conclut le responsable.