Quels traitements disponibles en Tunisie?
Améliorer la qualité de la vie et l’observance du patient: tels sont les objectifs des principaux acteurs du marché local.
Sous le haut patronage du président de la République, l’Association tunisienne de neurologie (STN) a organisé, du 15 jusqu’au 18 mars dans le centre des Congrès de la station balnéaire, Yasmine-Hammamet, trois événements majeurs: la 1ère réunion de l’Académie Africaine de Neurologie, le 15e Congrès de l’Union panarabe des associations de neurologie et son 23e Congrès national de neurologie. Au total, 50 pays des cinq continents étaient présents dans ce méga-congrès international ainsi que les plus importantes organisations mondiales dans ce domaine : la Fédération mondiale de neurologie (FMN), représentée par son président Raad Shakir, l’Académie européenne de neurologie (AEN) en la personne de son président, l’Allemand Günther Deuschl, l’Académie américaine de neurologie (AAN) à travers la participation de son représentant, Steve Lewis, l’international Parkinson and Movement Disorder Society (MDS) et la Ligue internationale contre l’épilepsie (Lice). La sclérose en plaques (SEP), surnommée «la maladie du corps sain » , était aussi au centre des débats lors de ce grand rassemblement scien- tifique.
Quelque 4.000 Tunisiens atteints de la SEP
Cette maladie inflammatoire auto-immune du système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière) engendre plusieurs symptômes tels que des troubles visuels, sensitifs, urinaires ou de la motricité. «Cette maladie, dont les origines demeurent méconnues, détruit la gaine de myéline (gaine protectrice qui recouvre les fibres nerveuses) dans le système nerveux central (SNC)» , précise le Pr Chokri Mhiri, président du programme scientifique du Congrès et chef du service neurologique du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Habib Bourguiba de Sfax. En Tunisie, elle touche quelque 4.000 personnes , selon les chiffres officiels publiés en 2015. Selon d’autres statistiques, le nombre de personnes atteintes de sclérose en plaques en Tunisie varie entre 5.000 et 8.000 individus . Dans le monde, on parle d’un chiffre qui avoisine les 2,5 millions de personnes appartenant à la tranche d’âge entre 15 et 55 ans dont la majorité sont des femmes. Si les patients tunisiens atteints de la sclérose en plaques bénéficient, depuis un bon moment, des mêmes thérapeutiques que dans les pays développés, telles que l’utilisation de l’interféron, le coût de ce traitement demeure élevé pour certains patients (même s’il est pris en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam)-ndlr). Mais qui dit traitement contre la sclérose en plaques ne dit pas uniquement «interféron». En effet, d’autres molécules et traitements étaient aussi présents dans le hall réservé aux exposants de l’industrie phar- maceutique.
Un auto-injecteur pour moins de douleurs
C’est le cas avec M. Heïthem Barouni, responsable d’une branche thérapeutique en neurologie dans un grand laboratoire, qui nous a présenté le nouveau auto-injecteur. «Notre dispositif est conçu pour être utilisé par des patients atteints de sclérose en plaques et estimés capables d’effectuer des injections sous-cutanées. Ce nouveau dispositif, électronique, plus léger et plus pratique autorise le réglage de la vitesse d’injection et de la profondeur d’injection avec moins de douleurs et plus de maniabilité par rapport aux malades qui doivent se piquer un jour sur deux. De plus, il est muni d’une fonction de rappel visuel et sonore qui permet une meilleure observance pour le patient» , fait-il savoir.
Bientôt un traitement par voie orale
Un peu plus loin nous rencontrons Mohamed Ali Mokdad, représentant d’un autre groupe spécialisé dans les méthodes de thérapeutiques innovantes. «Nous sommes présents dans 17 pays et nous fabriquons plusieurs produits contre la sclé- rose en plaques. Et bientôt nous allons commercialiser en Tunisie un traitement par voie orale, et hautement efficace. Ça fait une vingtaine d’années que nous opérons dans le marché pour améliorer la qualité de la vie des malades atteints de sclérose en plaques» , souligne-t-il. En ce qui concerne le produit par voie orale, selon Cynthia Elias, chef de produit : «Il s’agit d’une nouvelle option de traitement pour les patients de première ligne» .
Optimiser le «self management» du traitement
M. Tarek Riz, responsable de la franchise neurologie et sclérose en plaques dans un laboratoire de renommée internationale, souligne : «On se positionne actuellement comme un acteur majeur dans la prise en charge de la sclérose en plaques. On a différents produits qui sont déjà sur le marché pour améliorer la qualité de la vie de nos patients. On développe un certain nombre de programmes sur la région de l’Afrique du Nord. On parle ici du programme «Region support program» qui aide le patient à mieux gérer sa pathologie en optimisant le «self management» de son traitement et faciliter sa vie de tous les jours».
Abdel Aziz HALI