Promouvoir les droits des femmes rurales
Un atelier vient d’être organisé par le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille et de l’Enfance sur l’élaboration d’un plan d’action pour améliorer les conditions des femmes en milieu rural
L’amélioration des infrastructures de base destinées aux filles et aux femmes issues du milieu rural qui restent massivement touchées par l’abandon scolaire et l’analphabétisme figure parmi les principaux objectifs du plan d’action que projette de mettre en place le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille et de l’Enfance et qui vient de faire l’objet d’un atelier de travail qui a réuni des experts et des responsables du ministère. La lecture des données démographiques de la vie en milieu rural montre que 32,4% des filles et des femmes tunisiennes habitent dans des zones rurales et sont actives sur le plan économique. Elles jouent un rôle stratégique dans la sécurité alimentaire nationale et dans la lutte contre la désertification des campagnes tunisiennes à travers le maintien en vie des exploitations agricoles familiales de plus en plus exiguës et abandonnées par les hommes généralement partis chercher du travail ailleurs. Cependant, et bien qu’elles soient devenues de plus en plus instruites et jouissent de meilleures conditions de vie grâce à la mise en place par l’Etat de programmes de développement social (éducation, santé et santé reproductive), les femmes rurales font face à de multiples contraintes qui limitent leur accès au marché du travail.
Les femmes rurales victimes du chômage et de la pauvreté
« Bien qu’au niveau législatif, les femmes bénéficient des mêmes droits que les hommes, les femmes sont plus touchées par le chômage, la pauvreté et la précarité en milieu rural. Alors qu’elle effectuent les mêmes tâches agricoles que les hommes, elles ne touchent pas le même salaire et ne bénéficient pas de couverture sociale» , a souligné Mme Jazia Hammami, chargée du dossier de la femme dans le milieu rural au sein du ministère des Affaires de la Femme, de Famille et de l’Enfance. Depuis 2000, des mécanismes de planification de coordination et de suivi encouragent l’activité des femmes. Les nombreuses études sur la situation des femmes en milieu rural, notamment celles réalisées après 2011, ont permis de fournir des données quantitatives et qualitatives mettant en exergue les nombreuses difficultés que rencontrent les femmes et les filles en milieu rural qu’elles soient diplômées ou non, pour accéder aux services sociaux, économiques et culturels et pour jouir de leurs droits en tant que citoyennes en participant notam-
ment à la vie publique et à la prise de décision.
Elaborer des approches pertinentes
Partant de ce constat, et sachant qu’un développement équitable et durable ne sera jamais pos-
sible sans la prise en compte dans les politiques nationales des aspirations des femmes et sans leur pleine intégration dans les dynamiques de développement local et régional, le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance a élaboré, dans une approche participative et basée sur les Droits humains(ABDH), une « Stratégie nationale pour l’autonomisation économique et sociale des femmes et des filles en milieu rural », qui vient d’être approuvée, dans ses principaux axes d’intervention, par le CMR du 8 mars 2017. La consolidation des droits sociaux des femmes et l’amélioration de leur accès à des services de qualité sont parmi les fondements de ladite stratégie. La mise en place d’indicateurs de suivi et de mécanismes de coordination, de financement, de mise en oeuvre et d’évaluation de ce plan d’action est un préalable à sa réussite. L’élaboration d’un tel plan d’action national nécessite une mobilisation des différents ministères et agences publiques concernés par cette question. Il est à souligner que le plan d’action nationale devra ultérieurement être décliné en plans sectoriels après son approbation par le gouvernement. L’ objectif de l’atelier de planification est d’élaborer un plan d’action national pour les trois années à venir (2017–2020). Il devra, également, arrêter des approches pertinentes pour assurer l’intégration effective des axes stratégiques dans les politiques sectorielles et dans les plans de développement régionaux.