La Presse (Tunisie)

Un pur moment de bonheur

Généreux jusqu’au bout des ongles, s’adressant avec beaucoup d’humour à la foule, à 74 ans, l’artiste n’a rien perdu de son groove et de son énergie et a pu embarquer les moins avertis.

- M.M.

Comme annoncé par l’organisati­on de Jazz à Carthage, Fred Wesley & Generation­s Trio Jazz etaient au rendez-vous, pour un excellent concert, grand public, au coeur de l’Avenue Habib Bourguiba. Du jazz, de la soul et du funk servis par une légende de la musique contempora­ine, pour ce coup d’envoi du 12e épisode du festival. Un show de deux heures qui a occupé les coeurs et les esprits, de ceux qui se sont déplacés à l’occasion, de simples passants et autres curieux qui n’ont pas hésité à s’arrêter pour jouir de ces vibratos expressifs. Généreux jusqu’au bout des ongles, s’adressant avec beaucoup d’humour à la foule qui s’est attroupée devant la scène installée en face de la Bonbonnièr­e, à 74 ans, celui qu’on surnomme « The Funkiest Trombone Player Ever ! », n a rien perdu de son groove et de son énergie et a pu embarquer les moins avertis. Né en 1943 en Alabama, ce trombonist­e et arrangeur américain de jazz et de funk s’est notamment fait connaître en tant que directeur musical de James Brown. Il a commencé par des études de musique classique avant de se tourner vers le trombone et le Jazz pour se préparer à une carrière de trombonist­e de big band. En 1978, il intègre le Count Basie Orchestra. La naissance des courants musicaux soul et funk vont complèteme­nt changer la vie de Fred Wesley. Il entre dans le groupe de James Brown au milieu des années 1960. Pendant quinze ans, il en sera le directeur musical, le trombonist­e, tout en composant certains des plus fameux tubes du Godfather of Soul. Il invente un phrasé au trombone reconnaiss­able entre tous, inspiré par le Jazz, aux accents de Soul Music et de Gospel. Il compose alors Gimme Some More, Pass The Peas ou Same Beat qui seront tous des tubes interprété­s par James Brown & JBs Friends. Fred Wesley développe aussi ses compositio­ns et crée Fred Wesley & The Horny Horns, avec lesquels il tourne beaucoup, tout en enregistra­nt avec la plupart des musiciens de la planète Funk. Au début des années 1990, il reformera les JBs Horns avec Maceo Parker et Pee Wee Ellis et entamera une tournée mondiale qui sonne le retour du Funk en haut des charts. S’impo- sant comme les parrains du funk instrument­al, ils participen­t à de très nombreux albums, côtoient de nombreux musiciens issus du rap, du rhythm and blues, du jazz et de la soul. On a pu également l’entendre sur les disques de Marcus Miller, Soulive, Erykah Badu, D’Angelo, George Benson et Hocus Pocus. Le public de Jazz à Carthage a encore rendez-vous avec ce géant de la musique qui animera le Jazz club du 1er avril.

 ??  ?? Un public aux anges
Un public aux anges
 ??  ?? Un artiste généreux
Un artiste généreux

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia