Retour sur les faits
Le Kremlin assure que les Etats-Unis ne peuvent avoir aucune information «objective» sur la tragédie, qu’il qualifie de «crime odieux»
AFP — Un raid aérien a frappé tôt mardi matin Khan Cheikhoun, une petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d’Idleb (nord-ouest). Des images du correspondant de l’AFP ont montré des corps sans vie sur la chaussée, des habitants pris de spasmes et de crises de suffocation. Le bilan s’établissait jeudi à 86 morts, dont 30 enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh), qui a également fait état de plus de 160 blessés et de «personnes disparues». Des autopsies réalisées en Turquie sur le corps de trois des victimes prouvent un recours à des armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad : c’est ce qu’a indiqué hier le ministre turc de la Justice. Des médecins sur place avaient immédiatement relevé que les symptômes des victimes étaient similaires à ceux constatés sur des victimes d’une attaque chimique, notamment avec des pupilles dilatées, des convulsions et de la mousse sortant de la bouche.
AFP — Un raid aérien a frappé tôt mardi matin Khan Cheikhoun, une petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d’Idleb (nordouest). Des images du correspondant de l’AFP ont montré des corps sans vie sur la chaussée, des habitants pris de spasmes et de crises de suffocation. Le bilan s’établissait jeudi à 86 morts, dont 30 enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh), qui a également fait état de plus de 160 blessés et de «personnes disparues».
La nature de l’attaque
Des autopsies réalisées en Turquie sur le corps de trois des victimes prouvent un recours à des armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad : c’est ce qu’a indiqué hier le ministre turc de la Justice. Des médecins sur place avaient immédiatement relevé que les symptômes des victimes étaient similaires à ceux constatés sur des victimes d’une attaque chimique, notamment avec des pupilles dilatées, des convulsions et de la mousse sortant de la bouche. La nature du gaz toxique n’a pas encore été déterminée. Mais l’OMS a précisé que certaines victimes présentaient des symptômes évoquant une exposition à des produits chimiques «comprenant des agents neurotoxiques». Ces derniers pourraient être «de type gaz sarin», selon Médecins sans frontières (MSF).
Qui est responsable?
Nombre de dirigeants occidentaux, la Turquie, Israël et l’opposition syrienne accusent le régime de Bachar Al-Assad. Mais aucun haut dirigeant arabe ne l’a fait. «Ces actes odieux par le régime d’Assad ne peuvent pas être tolérés » , a dit le président américain Donald Trump, qui a reconnu que son «attitude visà-vis (...) d’Assad avait nettement changé» et qui a menacé de passer à l’action en Syrie. Le vote au Conseil de sécurité d’une résolution présentée par Washington, Paris et Londres condamnant l’attaque et appelant à une enquête rapide a été reporté pour négocier avec la Russie, qui soutient Damas et menaçait de la bloquer. Qu’en disent le régime et ses alliés? L’armée syrienne «n’a pas utilisé et n’utilisera jamais» des armes chimiques contre son propre peuple, « pas même» contre les rebelles et les jihadistes, a déclaré hier le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem. La Russie a affirmé que l’aviation syrienne avait bombardé près de Khan Cheikhoun un «entrepôt» des rebelles où étaient entreposées des «substances toxiques» destinées à des combattants en Irak. Le Kremlin assure que les Etats-Unis ne peuvent avoir aucune information «objective» sur la tragédie de Khan Cheikhoun, qu’il a qualifié de « crime odieux».
Armes chimiques en Syrie
En août 2013, le régime a été accusé d’avoir utilisé du gaz sarin dans une attaque contre deux secteurs rebelles en périphérie de Damas qui avait fait plus 1.400 morts, selon Washington. Le gouvernement a rejeté ces accusations et ratifié en 2013 la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. La Syrie est censée avoir détruit son arsenal chimique aux termes d’un accord américano-russe, mais le régime a été suspecté à plusieurs reprises d’avoir mené des attaques chimiques. En octobre 2016, le Conseil de sécurité avait reçu un rapport concluant que l’armée syrienne avait mené en mars 2015 dans la province d’Idleb une attaque à l’arme chimique, sans doute du chlore. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Oiac) a récemment indiqué enquêter sur huit attaques présumées au gaz toxique commises cette année en Syrie. Le régime et la Russie ont à maintes reprises accusé des groupes rebelles ou jihadistes d’avoir utilisé des armes chimiques.