Réformes : quelle approche ?
Lutte contre la corruption, contre l’économie parallèle, le banditisme, les dépassements de l’appareil de l’Etat, les chantiers économiques et sociaux à traiter par le gouvernement sont nombreux et très compliqués. On parle jour et nuit de réformes économiques, de l’urgence de faire l’effort de réactualiser les méthodes du travail public, les lois et les outils de contrôle et de suivi pour plus de souplesse et de réactivité. Mais concrètement, on se perd dans les tiraillements politiques et surtout dans les complications administratives avec une résistance à toute modernisation de l’appareil. Pour les hommes d’affaires et les investisseurs étrangers, pour les dirigeants des plus grandes sociétés publiques, créer la richesse aujourd’hui et contribuer à la croissance sont une mission très difficile à la lumière des procédures administratives actuelles. Justement, on se perd surtout dans l’approche par laquelle on va aborder les réformes économiques. Par quoi commencer ? La fiscalité et les politiques fiscales ou les lois sur l’investissement ou par la réorganisation des départements publics ? Si on veut encore pousser le raisonnement, on parlera des réformes touchant le système universitaire dans la mesure où la formation académique actuelle dans l’université de gestion par exemple ne favorise pas la création entrepreneuriale et l’initiative privée. Il s’agit de déterminer un plan rigoureux de réformes qui, même si elles sont douloureuses (qui peuvent toucher la caisse de compensation, l’employabilité dans le secteur public…), donneront un signal favorable aux investisseurs et permettront de gagner en délais, qualité de
Créer la richesse et contribuer à la croissance sont une mission très difficile à la lumière des procédures administratives actuelles
services et en rentabilité. Ces réformes économiques devront toucher le système de financement de l’économie en essayant de diversifier le tissu bancaire (s’ouvrir sur les banques d’investissement) et surtout de soutenir les autres formes de financement qui peuvent apporter beaucoup aux promoteurs de projets et décharger l’Etat. En même temps, les règlements de la douane, la législation controversée et lourde quant au transfert de devises et l’accès au capital doivent être soigneusement préparés. Le problème est que les gouvernements successifs essayent de tout toucher en même temps sans ligne directrice et sans savoir communiquer ; on ne peut plaire à tout le monde et on ne va pas changer du jour au lendemain l’approche de l’Etat en économie. Cela il faut le dire, et en même temps, il faut aller directement dans les réformes douloureuses et stopper le fléau de la corruption et du banditisme économique. Les effets seront urgents et très concrets. On doit juste avoir une vision des réformes avant les détails et les décisions.