La Presse (Tunisie)

Combats dans le sud

Les forces sous commandeme­nt de Haftar sont opposées à des groupes rivaux mais pénètrent dans la zone sous contrôle du gouverneme­nt d’union nationale

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AFP — Des affronteme­nts opposent depuis mercredi des forces sous le commandeme­nt de l’autorité parallèle basée dans l’est de la Libye et des groupes rivaux autour d’une base militaire dans le sud. «Les affronteme­nts ne se sont pas arrêtés depuis hier » , a déclaré à l’AFP Mohamad Ghoneim, un porte-parole de l’Armée nationale libyenne (ANL), autoprocla­mée par l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar. Un autre porte-parole de l’ANL, Ahmad Al-Mesmari, a annoncé de son côté le début d’une opération militaire en vue de prendre le contrôle de la base de Tamenhant située près de la ville de Sebha, à 600 km au sud de Tripoli. Des raids aériens ont été menés mercredi contre la base, a ajouté M. Al-Mesmari, sans préciser si les attaques ont fait des victimes. C’était à partir de cette base que des groupes rivaux avaient mené ces derniers mois plusieurs attaques contre les sites pétroliers de l’est du pays. Dénonçant une «attaque hostile, le gouverneme­nt d’union nationale (GNA) a précisé que les forces qui se trouvent sur la base de Tamenhant lui appartienn­ent, même si cet exécutif, le seul en Libye reconnu par la communauté internatio­nale, avait nié dans le passé tout lien avec les attaques contre les sites pétroliers menées depuis cette base. Ce site militaire est contrôlé par la «3e force», une milice armée de la ville de Misrata (ouest) qui compte les groupes armés les plus puissants en Libye. Souvent convoitée pour sa position stratégiqu­e, cette base aérienne de 15 kilomètres carrés est la plus importante dans le sud de la Libye. «La base de Temenhant a fait l’objet d’attaques dans le passé mais nos forces ont toujours fait preuve de retenue (...) » , a ajouté le GNA. Le GNA a indiqué avoir donné l’ordre de défendre et «repousser toute nouvelle agression» contre la base qui compte aussi un aéroport civil. Après la chute du régime de Mouammar Kadhafi à la suite d’une révolte populaire en 2011, un vide politique et sécuritair­e s’est créé dans le sud du pays, une région désertique peuplée de tribus rivales, laissant place aux trafics en tous genres, à la montée en puissance de milices locales et de jihadistes.

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