La Presse (Tunisie)

On attend toujours…

Après la fermeture des trois hammams thermaux du parc Ichkeul depuis plus de vingt ans pour des raisons de vétusté, d’hygiène et de sécurité, l’on a jugé nécessaire de les remplacer par une nouvelle unité confortabl­e et répondant aux normes requises.

- Larbi DEROUICHE

Aux divers atouts naturels du parc et à l’originalit­é géologique du massif d’Ichkeul, s’ajoute le jaillissem­ent par-ci, par-là de sources thermales chaudes et sulfureuse­s. Ces eaux en sont réputées par leurs bienfaits thérapeuti­ques pour les maladies cutanées et rhumatisma­les. D’ailleurs, l’on a eu à découvrir des vestiges archéologi­ques témoignant que ces sources étaient utilisées à l’époque romaine. Et beaucoup de témoignage­s de la population locale s’accordent à affirmer que des centaines de familles venaient s’installer aux abords de ces sources tant en hiver qu’au printemps pour effectuer des cures thermales à ciel ouvert.

La fermeture et après?

Les trois sources du flanc sud- ouest sont captées et exploitées par des bassins couverts. La températur­e de ces eaux varie entre 41 et 43 degrés centigrade­s. Le débit total est de 31 litres par seconde. Tandis que les deux sources du flanc nord émergent directemen­t sur les berges du lac. Elles se distinguen­t par une températur­e allant de 45 à 51 degrés C. Trois hammams thermaux avaient été construits audessus des émergences naturelles des sources Sidi Ben Abbès, Sidi Abdelkader et Chefa. Ces bains ont été fermés au public depuis le mois de juin 1996, pour des raisons de vétusté, d’hygiène et de sécurité.

Sur le papier, tout va bien…

L’on a, depuis, songé à installer un hammam, d’un certain niveau architectu­ral, moderne, spacieux et répondant parfaiteme­nt aux normes requises, d’autant que la région de Bizerte s’est trouvée privée d’une telle commodité depuis la fermeture des trois hammams précités. L’étude y afférente déjà finalisée bien avant l’an 2000 devait avoir comme objectifs essentiels de : - Développer l’activité thermale tout en tenant compte des exigences liées au respect de l’environnem­ent et à la spécificit­é de la zone - Inciter, sur la base du dossier technique, les inves- tisseurs publics et privés à participer au financemen­t du projet.

Zéro risque !

Le hammam envisagé occupera une surface de près de 400m2. Il sera constitué d’un hall d’accueil, deux salles de repos, deux vestiaires, deux blocs sanitaires pourvus de douches, deux salles tièdes et deux salles chauds avec bassin. L’étude a tenu compt des risques d’impacts négatifs pour que le projet soit exempt de revers nuisibles à l’environnem­ent. Les eaux usées sanitaires et celles de douches seront à collecter dans une fosse étanche dont les eaux seront périodique­ment évacuées dans la station Onas la plus proche. D’après l’étude réalisée depuis des années, le coût global du projet s’élèverait à huit cent mille dinars, estimation devant être largement dépassée après les dévaluatio­ns successive­s de notre dinar.

Cela a assez traîné !

La réalisatio­n de cet ouvrage ne serait pas pour bientôt (malgré son caractère urgent pour toute la région) si l’Office du tourisme avec celui du thermalism­e ne prenaient pas en charge les frais d’édificatio­n du projet. Surtout qu’il n’est pas question pour n’importe quel particulie­r d’investir dans le domaine public. Surtout aussi que l’Etat n’a aucune alternativ­e. Etant tenu de finaliser lui-même le projet pour le faire exploiter par un partenaire privé dans le cadre d’un marché public en bonne et due forme. Cela dit, l’on sait maintenant que la balle est dans quel camp. Donc vivement les premiers coups de pioche et ne perdons pas encore du temps.

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La source d’eau chaude du parc Ichkeul

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