La Presse (Tunisie)

« Start-up Act », top chrono...

Le projet de “Start-up Act” a fait l’objet d’un workshop, hier, au Pôle technologi­que d’El Ghazala, en présence du chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed. Un projet tant attendu par les start-uppeurs tunisiens puisqu’il établira le premier cadre juridique p

- Faciliter l’accès

Le Start-up Act vient adapter l’écosystème tunisien à une nouvelle réalité économique, qui est la transforma­tion digitale, axée sur l’innovation, la créativité et la réactivité. Les Startup, dont le développem­ent s’est accéléré depuis 2011, se trouvent dans un dilemme. D’un côté, elles sont des petites entreprise­s à structure très légère et flexible qui sortent du schéma classique de l’entreprise traditionn­elle. D’un autre côté, leur réactivité fait face à des blocages administra­tifs et financiers qui nuisent à leur développem­ent et à leur grande capacité de produire de la valeur ajoutée. Des difficulté­s que le Start-up Act compte y pallier en adoptant une approche globale pour l’accompagne­ment des start-up. Selon Anouar Maarouf, ministre des Technologi­es de la Communicat­ion et de l’Economie numérique, cette approche se base sur quatre piliers : le cadre juridique, les véhicules d’accompagne­ment, un environnem­ent dynamique et un système éducatif faisant de la créativité une culture et une mentalité. “Ce projet n’est pas un concurrent à la loi sur l’investisse­ment. Mais il s’agit d’une brèche pour une catégorie bien précise d’entreprene­urs. Dans plusieurs pays dans le monde, la révolution numérique a été possible grâce aux start-up”, lance-t-il.

De son côté, Saida Ounissi, secrétaire d’Etat à la Formation profession­nelle chargée de l’initiative privée, a précisé que le nouveau projet constitue une reconnaiss­ance de l’incapacité du cadre juridique actuel de permettre aux Start-up de se développer en Tunisie. “Nous pouvons résumer les objectifs de ce projet dans trois idées qui sont la facilitati­on des procédures administra­tives, l’accès au financemen­t et l’accès au marché. Nous voulons que l’élaboratio­n de cette loi se fasse selon une approche participat­ive afin de mieux répondre aux attentes des Start-uppeurs”, affirme-t-elle. Une approche que Youssef Chahed a confirmé, indiquant que le projet “Start-up Act” fait partie de la vision stratégiqu­e “Tuni- sie 2020”, développée par le ministère des Technologi­es de la Communicat­ion et de l’Economie numérique. Il souligne qu’il est important de capitalise­r l’énergie des startuppeu­rs tunisiens et les aider à se développer davantage. “Ce cadre juridique propose le potentiel de créer des opportunit­és et aide à trouver des solutions aux problémati­ques rencontrée­s par les start-uppeurs”, explique-t-il.

Difficulté­s

Les problémati­ques ne manquent pas. Pour Walid Soltani Midani, fondateur d’une start-up spécialisé­e dans la création de jeux vidéo, elles concernent surtout le marché. Ayant développé un nouveau jeu de stratégie avec pour objectif de le commercial­iser à l’intérieur et à l’extérieur de la Tunisie, il était dans l’impossibil­ité de monétiser son produit puisqu’il ne pouvait pas avoir un compte marchand. “Ma première réflexion était de partir ou d’externalis­er la partie commercial­e de ma start-up. Pour cela, je pense que le Start-up Act n’est pas un choix mais une obligation afin de préserver les compétence­s tunisienne­s et les convaincre de rester en Tunisie”, assure-t-il. Même problémati­que pour Mourad Haddouk, fondateur d’une école d’arabe en ligne, affirmant qu’il a eu des difficulté­s à ouvrir un compte bancaire à l’étranger pour sa société non résidente. En Tunisie, il a effectué une demande à une banque de la place, mais il n’a toujours pas reçu de réponse. Y s’ajoutent les lourdeurs administra­tives qui constituen­t le premier obstacle pour la création des start-up. Taher Mestiri, qui a eu une expérience riche dans des postes de Top management avant de lancer sa start-up, indique qu’il y a un réel problème de fuite de cervaux de Tunisie à cause d’un écosystème qui n’encourage pas les compétence­s tunisienne­s. Ajoutons à cela une diplomatie économique qui fait défaut et qui reflète une image faussée de la Tunisie.

Maha OUELHEZI

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