La Presse (Tunisie)

Le Parlement approuve la décision d’Al-Sissi

Les députés ont voté à l’unanimité la mesure qui avait été publiée au Journal officiel avant-hier et qui avait pris effet le même jour

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AFP — Le Parlement égyptien a approuvé hier l’état d’urgence dans l’ensemble du pays décrété par le président Abdel Fattah Al-Sissi après des attentats meurtriers dimanche contre des églises coptes, a annoncé la télévision d’Etat. Les députés ont voté à l’unanimité la mesure qui avait été publiée au Journal officiel avant-hier et qui avait pris effet le même jour à 13h00 (11h00 GMT), a précisé la télévision Nile News. «Pour ce que j’ai vu, il n’y a pas eu d’objection » , a dit à l’AFP l’un des élus Ahmed Al-Tantawi, selon lequel les parlementa­ires se sont mis d’accord pour que le vote ait lieu sans que la mesure ne soit débattue. Selon un autre élu, Mohamed Al-Etmany, «il n’y a presque pas eu d’objection». En l’absence de vote électroniq­ue, les parlementa­ires ont voté en se levant de leur siège, obtenant ainsi la majorité pour l’approbatio­n de la mesure. Dimanche, une bombe a explosé, en pleine célébratio­n des Rameaux, dans l’église Saint-Georges de Tanta, dans le delta du Nil, faisant 28 morts et des dizaines de blessés. Un peu plus tard, un kamikaze a fait détoner sa ceinture explosive à l’entrée de l’église Saint-Marc d’Alexandrie tuant 17 personnes et en blessant des dizaines. Ces deux attentats dans le nord du pays ont été revendiqué­s par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a parlé d’attaques-suicide. Dès dimanche soir, M. Sissi avait pris la parole à la télévision annonçant solennelle­ment l’entrée en vigueur imminente de l’état d’urgence, en précisant que la mesure avait été prise pour «protéger» et «préserver» le pays. Il avait également ordonné à l’armée de se déployer pour protéger les « infrastruc­tures vitales» du pays. Le gouverneme­nt avait immédiatem­ent approuvé l’instaurati­on de l’état d’urgence. Selon la Constituti­on, le chef de l’Etat doit également obtenir l’approbatio­n du Parlement sous un délai de sept jours. Mais le vote du Parlement hier n’était qu’une formalité puisque la majorité des députés est acquise à M. Sissi. Peu avant le vote, le Premier ministre, Chérif Ismaïl, s’est adressé aux parlementa­ires en défendant la mesure comme nécessaire face à la violence. Ces actes « demandent des mesures exceptionn­elles pour que l’Etat puisse rassembler ses pouvoirs, préparer le bon cadre juridique pour lancer la confrontat­ion», a-t-il dit. L’état d’urgence élargit les pouvoirs policiers en matière d’arrestatio­n et de surveillan­ce. La mesure est restée en vigueur en Egypte pendant trois décennies sous le président, Hosni Moubarak. Son abrogation était l’une des principale­s demandes durant la révolte de 2011 qui a mis fin à son règne. Supprimé en 2012, l’état d’urgence avait été rétabli pendant un mois après la destitutio­n du président islamiste Mohamed Morsi l’année suivante, au moment où les forces de sécurité réprimaien­t dans le sang ses partisans. Il est déjà appliqué depuis quelques années dans une partie du nord du Sinaï, où l’EI est très actif.

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L’instaurati­on de l’état d’urgence, décrétée par Abdel Fattah Al-Sissi, a été approuvée à l’unanimité

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