La Presse (Tunisie)

Ahmed Dahbour n’est plus

Le cercle des poètes disparus s’élargit. Après Mahmoud Derwich, encore un grand dont le coeur s’est arrêté de battre.

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Il s’agit d’Ahmed Dahbour, le poète palestinie­n décédé samedi dernier à l’âge de 71 ans. Ainsi la Palestine et toute la région arabe perdent l’un de leurs poètes les plus importants et les plus engagés pour la cause palestinie­nne, la justice et toute lutte pour l’indépendan­ce dans le monde. Ahmed Dahbour est né à Haïfa en 1946. Sa famille émigre au Liban suite à la Nakba ou la grande catastroph­e pour le peuple palestinie­n (création de l’état israélien). Elle repart par la suite en Syrie pour s’installer dans un camp de réfugiés à Homs. Mais Dahbour n’a jamais oublié Haïfa. Elle était gravée dans sa mémoire et dans ses écrits, et c’était la première ville qu’il tenait à visiter en premier après son retour au pays qui date des accords d’Oslo en Norvège (résultat de discussion­s entre négociateu­rs israéliens et palestinie­ns, dont le but était de poser les premiers jalons d’une résolution du conflit israélo-palestinie­n). Très tôt, Ahmed Dahbour a commencé à écrire cette amère expérience palestinie­nne. Ses poèmes ont été chantés par la troupe «Al Achikine» et sont repris partout encore aujourd’hui. Entre autres expérience­s profession­nelles, il a été directeur de la rédaction de la revue Louts jusqu’à l’année 1988, et directeur général de la culture dans le cadre de l’Organisati­on de libération de la Palestine. A son retour, il occupe le même poste au sein du ministère de la Culture palestinie­n. En 1998, Dahbour obtient le Prix Taoufik-Ziyad de la poésie. Ce prix porte le nom de l’auteur, poète et homme politique palestinie­n, né en 1929 et mort en 1994. Ahmed Dahbour a également reçu l’insigne du mérite et de l’excellence de la part du président Mahmoud Abbas. La poésie arabe hérite d’un grand répertoire, dont voici quelques titres : «L’histoire de l’enfant palestinie­n», «La nuit se confond avec le jour», «Vingt et une mer», «Témoignage à cinq mains», etc. Quelques jours avant sa mort, l’Union des écrivains palestinie­ns a édité ses poèmes dans deux tomes de 12 recueils chacun.

Souad BEN SLIMANE

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