Comment accéder à la finance climatique ?
Les villes abritent aujourd’hui plus de la moitié de la population et consomment 60 à 80% de l’énergie produite au niveau mondial
L’organisation panafricaine Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (Cglu Afrique) (www.uclga. org) a organisé le 7 avril, à Rabat (Maroc), un atelier de réflexion sur l’accès des collectivités territoriales d’Afrique à la finance climatique. Seuls les Etats sont responsables des négociations et des engagements qui en découlent dans la lutte contre les changements climatiques sous couvert de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc). Cela étant, les villes, et plus généralement les acteurs locaux, occupent une place centrale dans la mise en oeuvre de ces engagements et plus globalement dans l’application des mesures de lutte contre le changement climatique. Les villes abritent aujourd’hui plus de la moitié de la population et consomment 60 à 80% de l’énergie produite au niveau mondial. Les trois quarts de nos émissions de gaz à effet de serre, à l’origine des perturbations climatiques actuelles, sont directement associés aux espaces urbains ; et l’on sait qu’en 2050, 75% de la population mondiale vivront dans les villes. Lors de la COP22, les villes africaines ont demandé que soit créé un guichet des collectivités territoriales au sein du Fonds vert pour le climat. Elles ont souhaité que soit mis en place un programme de renforcement des capacités pour les rendre aptes à présenter des dossiers éligibles aux fonds vert climat et aux autres instruments de la finance climatique. Elles ont enfin proposé que Cglu Afrique soit reconnue comme une agence de mise en oeuvre du Fonds vert pour le climat. Rassemblant des institutions marocaines (ministère de l’Intérieur, Direction générale des collectivités locales, Université Cadi Ayyad de Marrakech, Fonds d’équipement communal et international [Isesco]), deux associations internationales (Energies 2050, Dossiers et Débat sur le Développement Durable [4D]) et des experts internationaux, l’atelier a été l’occasion d’apporter des idées concrètes de mise en oeuvre de ces recommandations en vue de leur présentation lors de la COP23. L’objectif visé par l’atelier était d’initier un processus de mise en place d’un écosystème regroupant l’ensemble des acteurs pertinents, pour que les collectivités territoriales d’Afrique soient en capa- cité de présenter des dossiers éligibles à la finance climatique, et notamment au Fonds vert climat. Cet atelier sert aussi de point de départ pour la mise en place d’une Task Force dans l’objectif de concevoir et mettre en oeuvre une feuille de route de l’écosystème proposé, dont une première présentation sera faite à l’occasion de la prochaine réunion préparatoire à la COP23 en mai 2017 à Bonn, Allemagne. L’atelier a enfin été le cadre de la signature d’un protocole entre Cglu Afrique et Energies 2050, une association qui intervient au niveau international à la mise en oeuvre d’un modèle de développement bas-carbone. Ce protocole est le premier d’une série qui va concrétiser la mise en place de la Task Force pour accompagner les villes et les territoires africains à accéder à la finance climat.
(Source : APO)