La Presse (Tunisie)

Début de l’évacuation pour quatre villes syriennes

En tout, plus de 30.000 personnes sont censées être évacuées en vertu d’un accord conclu en mars

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AFP — Un accord pour évacuer quatre villes syriennes assiégées a commencé à être appliqué hier avec un échange de prisonnier­s entre rebelles et forces gouverneme­ntales, selon des sources locales et un média d’Etat. En tout, plus de 30.000 personnes sont censées être évacuées en vertu d’un accord conclu en mars et qui est parrainé par le Qatar, soutien des rebelles, et l’Iran, allié du régime de Bachar Al-Assad. Des milliers d’entre elles, civils et combattant­s, devaient commencer à être évacuées hier de Foua et Kafraya, deux localités chiites aux mains des forces gouverneme­ntales dans la province d’Idleb (nord-ouest) et encerclées par les insurgés. Les évacuation­s concernent également Madaya et Zabadani, des enclaves rebelles assiégées par les forces du régime dans la province de Damas. Les 16.000 habitants de Foua et Kafraya doivent partir pour se rendre vers Alep, Damas ou la province de Lattaquié (ouest). Les civils habitant à Madaya et Zabadani devraient eux être autorisés à y rester s’ils le souhaitent. Ceux qui décideront de partir avec les rebelles se rendront dans les territoire­s tenus par l’opposition dans la province d’Idleb. Un photograph­e de l’AFP à Alep (nord) a vu arriver dans la deuxième ville du pays, tenue par le régime, 12 des prisonnier­s relâchés par les rebelles, dont neuf semblaient blessés, ainsi que huit corps. Selon l’agence de presse officielle syrienne Sana, quatre enfants et huit femmes ainsi que les corps de huit «martyrs», qui étaient retenus par des jihadistes dans la province voisine d’Idleb, ont été transférés à Alep. Au même moment, «19 activistes» qui avaient été kidnappés par les forces prorégime et retenus à Foua et Kafraya ont été transférés en direction de zones tenues par les rebelles dans la province d’Idleb. Une source au sein de l’alliance jihadiste Tahrir al-Cham a confirmé l’échange. Des négociateu­rs et des habitants ont indiqué que des bus étaient entrés hier matin à Madaya et Zabadani, et que des gens rassemblai­ent leurs affaires pour partir. Un coordinate­ur gouverneme­ntal pour les négociatio­ns a cependant déclaré que les véhicules n’étaient pas encore arrivés dans ces localités. «Les détails logistique­s sont prêts, mais les groupes armés font traîner les choses», a-t-il affirmé à l’AFP. «L’entrée des bus à Zabadani et Madaya a été un geste de bonne volonté de la part du gouverneme­nt, mais ils ne partiront pas avant une sortie simultanée du convoi à Foua et Kafraya», a-t-il ajouté. L’applicatio­n de l’accord a été retardé en raison d’objections des deux camps et des tensions résultant d’une attaque chimique présumée dans une ville rebelle de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, la semaine dernière. Depuis le début du conflit syrien en 2011, plusieurs opérations d’évacuation ont été organisées, notamment pour des bastions insurgés asphyxiés par un long siège, le régime misant sur ce qu’il appelle des accords de «réconcilia­tion locale» pour faire plier les rebelles.

 ??  ?? Deux jeunes syriennes attendant un traitement à Alep, après avoir été relachées par les rebelles en vertu d’un accord avec le régime, hier
Deux jeunes syriennes attendant un traitement à Alep, après avoir été relachées par les rebelles en vertu d’un accord avec le régime, hier

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